Nos chou-shoes à nous

Pincement au cœur pour le restaurant Pastis qui a fermé ses portes : de sa terrasse, j’adorais regarder les échasses sur leur Louboutins se planter sur les pavés du meatpacking district de New York… Ca c’est parce que je ne sais pas porter les talons. N’empêche : on peut avoir oublié « Sex & the City », mais pas les Manolo Blahnik de Carrie. Nous, les filles, on est folles de shoes, et ça ne date pas d’hier.

Pour preuve, l’exposition « Killer Heels » consacrée aux talons, qui a ouvert ses portes en Septembre au Brooklyn Museum et, apparemment, ne désemplit pas. Y sont notamment exposées des chaussures datant du 17ème siècle, presque des sous-vêtements à l’époque puisque, pudeur oblige, les robes les couvraient entièrement. De là au fétichisme, il n’y a qu’un pas… franchi allègrement par les Salvatore Ferragamo de Marilyn qui disait «donnez les bonnes chaussures à une fille, elle conquerra le monde ! »

Killer Heels

Si les femmes ont encore du chemin à faire pour être, au mieux, au même niveau de pouvoir que les hommes, les chaussures, elles, ont vraiment conquis le monde. D’énormes distributeurs comme DSW par exemple – Designer Shoes Warehouse – ont les meilleurs points de vente dans les plus grandes villes américaines. L’enseigne a même publié un livre en 2013: « Do you speak shoe lover » dont le titre même témoigne de la valeur de la chaussure comme langage social.

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Quant au leader de la vente en ligne de chaussures, Sarenza, il lance cette semaine une campagne TV européenne avec un budget colossal, épaulé par l’agence M&C Saatchi Gad – Production: Iconoclast.

Paradoxe créatif plutôt malin pour une marque de vente en ligne, Barthuel, Fohr et comparses nous entraînent à l’intérieur d’un magasin/entrepôt Sarenza tellement virtuel qu’il paraît à mi-chemin entre “Alice au Pays des Merveilles” et “Charlie et la Chocolaterie”. Aucun discours “mode” ou “style” – c’est un terrain miné – mais les délices d’une énorme gourmandise pour grandes filles.

 

https://www.youtube.com/watch?v=FOkZbfFratA&list=PLP-Cl2jK3SPzBazmlNI8b9ovDf1i98FTc&index=1
Dans ce conte d’aujourd’hui, même les mains prennent des formes d’escarpin pour répondre au téléphone. Et si la débutante héroine du film n’est pas rabrouée par la version halloween-esque du “Diable s’habille en Prada”, c’est aussi parce qu’en Mars 2014 Sarenza a été élu pour la 3ème fois consécutive “Great Place to Work” dans la catégorie “Entreprises de moins de 500 salariés”. D’où sans doute l’idée de mettre en scène une salariée de rêve plutôt qu’une simple fashionista hystérique.

Exciting, isn’t it? Comme la signature qui ressemble plutôt à une fin de manifesto d’agence très motivée: “We feel shoes, we love shoes, we are shoes.” Autrement dit, “les shoes, ça nous rend toute chose…”

 

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