Le crowdfunding : un inconnu vous offre de l’argent

Vous avez un projet géniale, mais trop créatif, trop humain ou trop osé pour séduire les financiers ? Pour donner vie aux rêves et bousculer les idées, voici le crowdfunding.

Le crowdfunding (de crowd, foule et funding, financement) part d’un sentiment généreux et d’une envie de partage et fait appel aux uns et aux autres pour concrétiser un projet qu’un banquier aurait du mal à financer.

Crowdfunding
Prenons un exemple pratique, difficile de faire plus pratique, car, depuis quelques mois, je suis à fond dans l’aventure. Deux françaises ont une idée originale : donner un lieu magique aux américains pour se détendre, en sirotant en verre ou en grignotant une délicieuse salade, sur un hamac, devant un aquarium rempli de jolis poissons exotiques. Adoptés, bien évidemment.

poissons-ParessecaféOn imagine déjà la tête du banquier. Paresser sur un hamac devant des poissons au lieu de bosser ? Vendre du rêve à l’époque où on se bat pour la réalité ? Changer les habitudes des américains qui boivent et mangent en marchant ? Sacrilège ! Surtout quand on sait que là bas, nous, les Français, on passe tous pour des fainéants. Et quel culot d’appeler ce lieu « Paresse café » ! Pas la peine de lui expliquer qu’une petite pause permet de souffler et de recharger les batteries. Qu’il ne s’agit pas de fainéantise, mais de reprendre le souffle pour mieux repartir. Pas la peine non plus de leur citer la pub « Mars et ça repart « . Le sens de l’humour ce n’est pas la qualité la plus répandue chez les banquiers.farmer hands holding a plantlet.Ajoutez à ça que le projet n’est pas seulement original et nouveau, mais aussi humain. Car Paresse Café fera travailler les petits agriculteurs locaux, leur garantira un prix équitable et reversera, en fin d’année, une part conséquente des ses bénéfices à des associations locales qui n’ont pas d’aides et qui font du bien à la communauté. Et, folie extrême, il poussera la sincérité et la transparence jusqu’à publier ses états financiers. Car il veut bien gagner sa vie, mais pas sur le dos des autres. Et là, les cheveux du banquier frisent ou défrisent instantanément selon leur nature. Un projet sans green washing ni d’écolo-tête-à-toto ? Une implication solidaire ? Le social avec une dimension locale ? Ca, c’est les nanas ! Toujours prêtes à s’occuper de l’être au lieu de l’avoir. Ce ne sont pas les belles idées qui feront marcher le tiroir caisse !

Et leur parler de bio, de sain, de beau, de bon, de végétarien et même d’art food ne les fera pas fléchir. Même avec un business plan super bien ficelé. On est en temps de crise, perdus dans le désert du financement.

C’est là qui intervient le crowdfunding car, pour parler d’humain, mieux vaut faire appel aux humains. Et à leur générosité. Ce sont des gens comme vous et moi, des personnes  qui ne sont pas obsédés par le profit qui sont plus sensibles à un projet qui se fonde sur  le respect, le vrai, l’organisation horizontale et la transparence. Ce sont eux qui comprendront quand on leur explique qu’on recyclera les verres, qu’on travaillera avec des petits agriculteurs locaux en leur garantissant un prix équitable.

Donc, pour les toucher, on va sur un site ad hoc, et on présente son idée en vidéo. On tourne un spot avec les moyens de bord, et on joue dedans sans se prendre au sérieux, prêtes à se ridiculiser pour la bonne cause.

https://www.youtube.com/watch?v=5bQkORQrY-o#t=102

On ouvre un groupe sur Facebook et on communique sur tous les réseaux sociaux. On contacte les journalistes pour avoir des retombées presse. Et on puise dans ses économies pour lancer le site, le logo, la communication… afin de rassembler des hommes et des femmes qui ont un cœur en plus de la tête et qui ne parlent uniquement en chiffres et en « retour sur investissement ». S’ils sont séduits par le projet, ils donneront un coup de pouce en contribuant un peu, beaucoup et même très très peu car, comme dit la sagesse populaire  » Ce sont les petits ruisseaux qui font les grandes rivières ».

En échange, chacun pourra avoir sa récompenses en nature. Selon le don, elle pourra prendre la forme d’une tasse, d’un hamac,… ou d’un voyage à San Francisco. Ou à Paris. Mais il aura surtout la satisfaction d’avoir contribué à l’émergence d’un projet créatif,  humain, osé et très frenchy qui serait sinon tombé à l’eau ou… de son hamac. Et chacun aura réalisé son rêve américain, par personne interposée. Sans compter que si ça marche, on le verra apparaître à Miami, à NY, à Boston, à Montréal, à Milan et, bien évidemment, à Paris.

De l’empathie, de la coopération, de la participation, mais surtout un nouveau rapport aux autres et à l’argent. Voilà, vous savez tout sur le crowdfunding qui n’a rien à voir avec le crowdsourcing qui n’a rien à voir avec le perverted crowdsourcing qui, lui, se résume à « carotte et peanuts ».

Share Button

Laisser un commentaire