Wrangler habille le bétail

Réveillez l’animal qui sommeille en vous.

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Je vous avoue que je suis un poil perplexe. « We are animals » c’est la campagne qui a été récompensé par un Lion d’or dans la catégorie Presse au Festival International de la Publicité, à Cannes. Je me demande bien pourquoi. Certes, c’est courageux de ne pas montrer le produit. Et les photos, shootées par Ryan McGinley, sont absolument splendides. Mais tout ça ne suffit pas pour mériter un lion.

Côté originalité, ce n’est pas ça. Ca nous rappelle une autre pub. Vous pouvez voir l’étrange ressemblance sur le site de Joe La Pompe, qui n’a pas hésité à l’épingler. Si ce n’est pas du pompage, cela lui ressemble bien. Mais bon, disons que c’est un télescopage. Ca arrive parfois.

Côté compréhension, c’est pire. Apparemment, personne n’a pigé. Et puisque je suis entourée uniquement de gens beaux et intelligents, j’en déduis que la stratégie vole tellement haut qu’il faut prendre un avion pour la croiser. Peut-être qu’il faut être américain pour comprendre. Comme David Lubars, le président du jury de Cannes qui, lui a adooooré !

C’est vrai, le contre-pied au traité « glamour », c’est bien. Les mecs et les nanas à poil qui retrouvent leur instinct animal dans une nature sauvage, c’est une super idée. Qui aurait marché à merveille pour un autre produit, tiens pour Lacoste, à tout hasard. Mais qu’a-t-elle à voir avec Wrangler ? Même topo pour la signature. « We are animals », c’est très joli, mais franchement, quel rapport avec le jeans Wrangler ? Où a-t-on donc planqué le beau cowboy ?

Bref, je ne retrouve aucun code du produit, ni les valeurs de Wrangler qui sont dans la mémoire collective et dans la réalité. Dans l’histoire des Etats-Unis, Wrangler est la société qui a habillé les premiers pionniers. Et qui continue d’habiller les héros de l’Ouest. 99% des cowboys portent encore et toujours Wrangler.

Wrangler reste donc le Far West, les rodéos, la musique country… et surtout ce personnage mythique, libre, aventureux, courageux, défenseur de la veuve et de l’orphelin qui incarne les valeurs traditionnelles américaines. Je parle de lui, le vaillant cowboy qui a marqué Wrangler au fer rouge. Même dans le nom. Saviez-vous que Wangler signifie « vacher » ? D’accord on peut faire évoluer le concept, mais quand on vole trop haut, on risque de ne plus être vu par ses propres suiveurs.

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13 réflexions au sujet de “Wrangler habille le bétail”

  1. Tout a fait d’accord Babette!
    Et plus encore qu’à Lacoste, c’est surtout à l’excellente campagne Aigle signée BETC si mes souvenirs sont bons, et très primée l’an passé, que ça me fait penser. "Aigle, pour la réintroduction de l’homme dans la nature" disait le claim. Voilà qui était fort, limpide et pertinent pour la marque!

  2. Le concept reste flou et c’est vrai que l’instinct de la bête associé à la nature n’a rien à voir avec Wrangler. Mais peut être qu’il nous parle davantage que le cowboy, référence américaine qui n’enflamme pas l’esprit des français. C’est peut-être pour ça qu’ils ont inventé autre chose.

  3. Vous dites que c’est courageux de ne pas montrer le produit, moi je pense que c’est du n’importe quoi. Cette campagne me fout les boules avec son ambiance nocturne et glauque. Je ne la comprends pas. Que veulent dire les créatifs ? Je mets un Wrangler et je me transforme en bête ? C’est une nouvelle version de "wolf" ? Sortir des sentiers battus fait gagner un prix, mais ne donne pas l’envie d’acheter ce jeans ni de s’identifier avec la bête.

  4. Apparemment la stratégie n’est pas très claire ou en tout cas n’a pas été comprise par le plus grand nombre. Moi aussi j’aurais aimé que Fred & Farid interviennent pour nous expliquer comment sont-ils arrivé à ce concept. J’ai écrit sur leur mur pour avoir une réaction à ce billet. Malheureusement, aucune explication, mais :
    FRED & FARID a commenté votre lien :

    « Nous on pense que tu ne comprends pas grand chose a la pub chere Babette »
    Alors, s’il y a des gens plus doués que moi, je serais ravie qu’ils viennent nous expliquer…

  5. Mouhahaha!! Alors leur réponse est au niveau de leur image! J avais entendu pas mal de choses ultra négatives sur leur compte. Ils sont réstés fidèles à eux-même…
    Tout simplement puants..

    Et concernant l annonce…. Bof… un peu nul et pas tres poussée.. la pub Aigle, comme le soulignait Fred Gallier, etait bien mieux conçue.. Et la photo n est pas si jolie que ca… On dirait qu elle baigne dans une sortie d egout…

  6. à vrai dire mon post avec le croco lacoste est plus un "clin d’oeil" pour déconner qu’un vrai coup de griffe car à mon avis c’est une pure coïncidence et il est difficile de comparer l’incomparable : une vieille annonce ponctuelle avec une vraie campagne d’image de marque.
    Ceci étant dit je ne suis pas non plus un inconditionnel de cette campagne, d’autant que l’analogie homme-animal a déjà été traitée de multiples fois dans la pub, pour ne pas dire des milliers de fois. Cette nouvelle campagne n’amène pas grand chose de nouveau de ce côté là. Par contre je crois que aux USA Wrangler a une image assez ringarde très typée CowBoys et c’est ça qui a frappé David Lubars : cette modernité inattendue apportée à la marque…

  7. La terre, le feu, l’eau ; c’est basic!

    Si 99% des cow boys ont déjà des Wrangler, pourquoi ne pas élargir le marché au niveau mondial? Tout en restant basic.

    Et l’eau, c’est quand même un théme porteur, dans le monde, pour les gens basics. Non?

  8. J’ai également rien compris à la campagne, et je suis éhontée de leur réaction.
    Si ce n’est pas de la mégalomanie, il faudrait que j’aille reviser mon Larousse!
    Enfin, quoi qu’il en soit, c’est une campagne, qu’on appelle chez nous (excuse moi pour la grosserieté de l’expression) : de la branlette de mamouth.

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