« The big quit » dans la pub et dans la com.

Quit-Tok

C’est la rentrée, allez on se casse !
Release ya job, release the time, Release ya trade, release the stress…
Dès le lendemain de sa sortie, « Break My Soul » la chanson de Beyoncé qui parle du ras-le-bol des salariés et invite au The big quit (à la grande démission) est restée à la tête du classement des 100 meilleures chansons d’iTunes. Et a provoqué un raz-de-marée sur Tik Tok, où les vidéos « Quit-Tok » qui consistent à se mettre en scène en train d’annoncer son départ de sa boite, sont devenues un phénomène viral.
La France suit le mouvement.

« The big quit » dans la pub et dans la com ?

The big quit, ce mouvement, qui avait débuté aux États-Unis en juillet 2020, est arrivé en France en envahissant tous les secteurs. Et en premier la pub, miroir des tendances sociétales.
Les études fusent. Selon la toute récente étude IFOP/Orienctation, 87 % des Français (plus de 8 Français sur 10), ont envie de changer de métier, pour obtenir une meilleure qualité de vie.
Selon le sondage OpinionWay publié à la mi-juin, 43% des Français (et 52% des managers) envisagent de « quitter leur emploi actuel dans les 2 prochaines années ».

Trop de born-out, de bore-out et de brown-out.

Mais pourquoi plus d’un tiers des cadres de tout âge envisagent de quitter leur job dans les 12 prochains mois ?
La dernière étude Qualtric réalisée auprès de plus de 500 salariés français conclue : effet post-Covid pour certains, born-out pour d’autres, envie de réaliser ses rêves, mais aussi manque de perspective professionnelle, épuisement, mauvais salaire, maltraitance, mauvais dirigeants et stress.

Ok, on se casse ! Mais pour quoi faire ?

Pour « donner un sens » à son travail et à sa vie. Pour son propre bien être (52 %).
Marre du stress, marre du manque de reconnaissance, marre d’aller travailler à reculons.
Quel que soit l’âge, ils tiennent à exercer un travail utile, qui a du sens. Ou qui leur donne des satisfactions. Et ceci dans l’année à venir.
Les jeunes d’abord, puis les dirigeants. Le rapport ThriveMap, constate que 73% de la génération Z et 48 % des salariés ont quitté un emploi qui ne répondait pas à leurs attentes. Et maintenant que le distanciel a fait ses preuves, que les visioconférences permettent d’échanger, pourquoi ne pas travailler dans une ville qui leur plait, parfois celle de leur enfance, parfois celle de leur cœur.

Qui ne connait pas quelqu’un qui…

Changer de métier, changer d’agence, changer de boite, changer de maison, changer de ville,…
Qui ne connait pas quelqu’un qui a tout plaqué, qui a décidé de poursuivre son rêve, de changer de cap, de se recycler ou de partir ailleurs ? Pour travailler à son rythme. Ou pour réaliser un projet perso.

Audrey était Head of creative operations, en agence de com depuis 20 ans. Elle a filé sa dém’, a écrit un bouquin sur la résilience, et elle est devenue « Cheese Operating Officer » en lançant la Laiterie Gilbert Popincourt pour le plaisir des bobos du 11e et des amateurs de bon fromage.

Jane était External Talent Officer dans une jolie agence. Elle adorait l’équipe. Mais elle avait besoin de donner du sens à son boulot. Elle a négocié une rupture conventionnelle et elle est partie faire une formation de psy. Aujourd’hui, elle est sur la dernière ligne droite de la soutenance de son mémoire, et à la fin d’un chemin de 15 mois super enrichissants.

Clément était responsable marketing et chargé de com’ à Paris. Il rêvait d’allumer les étoiles. Il est parti vers le futur en revenant vers le passé. Et c’est dans sa Normandie natale qu’il a réalisé the Good Journey, son projet qui veut révolutionner l’apprentissage.

Barka, the Queen des RP dans la com, après des années de fidélité à la chose qu’elle a biberonné, bercé et fait grandir avec tendresse et talent, a quitté l’agence pour créer un projet qui a du sens. Et aussi Florence, Charles, Marie, Sophie … Sans parler de tous les créatifs que plus-parisiens-tu-meurs, qui avancent dans leur projet perso tout en télé-travaillant d’Ajaccio, Nantes, Bordeaux, Cannes, Lyon, Marseille, Bali, Phuket, etc… Ou qui changent de cap, comme Olivier, le super DA qui s’est recyclé en cuisinier.

De la grand démission aux longues missions ?

En ce moment, le freelancing s’amplifie, affirment les Entremetteurs, premier site de mise en contact avec des freelances spécialisés de la pub et de la com, nous ne comptons plus les demandes des salariés qui nous contactent pour devenir freelances.
Et
des agences et des annonceurs qui recherchent des consultants freelances, en fil rouge sur l’année.
S
i avant les agences nous demandaient uniquement des créatifs en support lors des AO ou des experts sur un coup ponctuel, aujourd’hui on a des demandes tout le temps et pour tous les métiers : Chef.fe de projet, Social Média managers, Directeurs.rices commerciales, Prod et Post-prod TV, print, Trafic, etc. Et même des équipes sur mesure sur des projets précis. Sans parler des demandes de CDI qui tombent de partout.

Désormais les demandes de longues missions deviennent la règle. Pour les agences et les annonceurs qui ont besoin d’avoir quelqu’un qui puisse s’imprégner de son ADN, mais aussi pour certains freelances qui aiment avoir la sécurité, mais qui ne veulent pas se lier.

Le Pacs au lieu du mariage ?

Des CDI déguisé ? Ça, c’est ce qu’on disait avant. Aujourd’hui les agences et les annonceurs font des pieds et des mains pour recruter des pépites en CDI, mais ce sont les talents qui veulent rester libres.
Ils sont partants pour des PACS ponctuels, rarement en full-time, mais ils hésitent à se marier.
Les freelances veulent rester freelances. Ceux qui sont en place et satisfaits ne changent pas si facilement. Et même quand ils acceptent, si le job ne correspond pas à leurs attentes, ils n’hésitent pas une seconde à le quitter.
Si avant, les agences et les annonceurs pouvaient dire : « Si tu n’es pas content, il y en a bien d’autres qui rêvent d’avoir ta place », maintenant le rapport de force s’est renversé. Le stress du travail où tout va trop vite ajouté au Covid ont fait que les salariés ont atteint l’extrême limite. Pas question d’y ajouter aussi celui du travail.
Désormais c’est aux boîtes de séduire les talents et leur donner envie de rentrer chez eux. Les perles rares ne s’attrapent plus avec un CDI.

Tous freelances dans quelques temps ?

Non, bien sûr. Le noyau dur existera toujours, mais le freelancing  fait partie désormais du quotidien des agences et des annonceurs.
Dans tous les domaines et dans tous les métiers. Et ceux qui aimeraient bien être salariés, c’est à certaines conditions.
« Je veux bien me donner à fond, affirme un créatif, mais pas question qu’on déborde sur mes horaires ou sur mes week-end surtout quand c’est à cause du manque d’organisation et de respect. »
Découvrir que la vie, la santé, la famille peuvent disparaitre en un rien de temps, a changé les priorités et a donné à beaucoup l’envie d’en profiter. Ils veulent de la souplesse, du bien-être et du sens. Ils veulent pouvoir respirer. Le débordement dans les horaires n’est plus ni accepté ni acceptable.

Comment garder ses talents à l’heure du The big quit ?

Inutile de recycler des vieilles idées, tout a changé. Le monde d’après n’a plus rien à voir avec celui d’avant.
Bien sûr, un bon salaire reste une jolie carotte, mais pas que. Les publicitaires recherchent surtout de l’empathie et du sens. Ils veulent aussi connaitre leurs possibilités d’évolution, choisir les budgets et les marques qui les font rêver, avoir de la flexibilité, l’ambiance, l’organisation, la qualité d’écoute, les conditions de travail ou de bien-être.
Ils veulent pouvoir être aussi en télétravail ou en travail hybride. Et avoir du feeling avec les équipes. Et pas question d’oublier de prendre en compte leur vie privé.
Certains patrons d’agence ou RH s’entêtent à demander du full time sur place. Pourtant les emplois à distance attirent trois fois plus de candidats.
Il est temps de changer les règles et de se creuser les méninges pour trouver de super idées comme comme le congé respiratoire d’Orange qui permet de changer d’horizon sans pour autant quitter l’entreprise.

Faute de quoi, bientôt les salariés chanteront tous avec Beyoncé : Yaka, yaka, yaka, yaka !

 

 

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