Trop de noirs ? Le président censure le spot de Banco do Brasil.

Des noirs, mais où ça ? 

Ils sont jeunes, heureux, blonds, noirs… Ils font partie de la génération Y et même Z, ils font des selfies et ils sont la cible idéal de « Banco do Brasil », une banque brésilienne.

Voici un spot de pub bien rythmée, bien ciblé,  qui n’a rien de vulgaire ni de troublant. Pourtant il a été interdit par le président de la république du Brésil, Jair Bolsonaro.

Officiellement, aucun motif n’a été avancé. Mais quel est donc le problème ?

Les jeunes acteurs sont noirs et il y a même une transsexuelle. Car oui, le spot s’adresse à sa cible et montre la diversité au Brésil. Mais le président du Brésil préfère pratiquer la politique de l’autruche.

Pourtant 50% de la population au Brésil est noire et selon le RFI chaque jour, deux opérations de changement de sexe sont pratiquées sur des transexuels. Mais chut ! Il ne faut pas le faire savoir.  Conclusion : le spot a été retiré et le directeur de la communication, Delano Valentim, a été démis de ses fonctions directement par le président Bolsonaro.

Les associations de défense des droits des noirs et de la diversité ont tout de suite réagi. Certaines comptent même porter plainte auprès des Nations Unies contre la décision du gouvernement.

 

Une fois n’est pas coutume.

C’est la quatrième fois que le gouvernement de Bolsonaro demande qu’une pub soit retirée du marché.

En janvier dernier, le ministère de la santé a suspendu la distribution d’un flyer informatif ciblant des femmes trans, officiellement pour  » incorrections techniques ».
La distribution a repris quelques jours plus tard, l’illustration avait été remplacée par un commentaire mettant en garde sur les risques de lésion et d’infection d’une telle pratique. Pour de nombreux spécialistes du secteur de la santé, cet épisode a marqué un grand pas en arrière dans la politique de prévention.

En mars dernier, Jair Bolsonaro a ordonné le retrait des livrets d’éducation sexuelle pour les adolescents (contenant également des informations sur la santé et les vaccins nécessaires), affirmant que ces livrets allaient être lus par des jeunes enfants de 8 ou 9 ans, et que « c’était mal ». Le livret a été re-rédigé pour les plus de 14 ans.

Le président de la république a déclaré qu’il devra désormais approuver toutes les publicités d’Etat. On lui souhaite bonne chance.

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