Fred et Farid font le tour du monde arabe

Fred et Fred vous font voyager parmi des œuvres d’art arabes, au cœur de Paris.

Mardi 15 mai 11h. Dans le sous sol de Musée du monde arabe, va être dévoilé le résultat d’un travail de plusieurs mois pour Fred et Farid : un immense cadavre exquis composé de 114 oeuvres (et qui a vocation à s’étendre à 240 éléments).

Crées par différents artistes du monde arabe (et d’ailleurs)  ces œuvres extrêmement variées et patiemment assemblées, répondent aux règles imposées d’un thème :  « un regard ouvert sur le monde arabe ». Et d’un format : un carré de 40X40.  Avec en outre l’obligation de donner un élément à poursuivre par l’artiste suivant, comme le veut la règle du cadavre exquis édictée par les surréalistes dans les années 1920.


Le résultat est inégal. Forcément.

Ici ou là on peut certes glaner quelques  belle réalisation. Mais on ne sache pas que ce principe des surréaliste ait jamais produit de chef d’oeuvre.

Obtenir un chef d’oeuvre, là n’était sans doute pas le but. Ni l’intérêt.

Non, l’intérêt est ailleurs.

C’est celui du kaléidoscope, réunissant différentes visions du monde arabe. Ici du goudron (ou de la merde, car en arabe c’est le même mot) pour résumer la situation de ces pays après un printemps pourri. Là, des petits pains paints pour en évoquer les douceurs ou là encore, un rayonnage de K7 audio pour qui connait les souks où résonnent les tubes du moment.

Et l’intérêt est dans le concept, comme on dit dans la pub. Parce que l’idée vient de deux publicitaires et pas des moindres : Fred et Farid.

Leur objectif était de trouver la meilleure idée pour célébrer les 30 ans de l’IMA. Quoi donc de plus emblématique de ce musée que les moucharabieh du bâtiment conçu par Jean Nouvel. Faire ré-interpréter pour l’occasion cette immense façades de 240 carrés par 240 artistes du monde arabe (et d’ailleurs). L’idée était née.

Ne restait plus qu’à trouver tous les artistes. Et les faire produire en temps et heure.

Travailler dans des délais impartis avec de fortes contraintes, voilà le quotidien banal d’un publicitaire. Mais il est loin d’être celui d’un artiste contemporain.

Le tour de force de l’agence est d’autant plus notable.

En bon français soucieux d’égalité on appréciera aussi d’avoir mis Tunisien ou Saoudien, pauvres ou riches, au même régime: 40×40 pour tout le monde.

Une oeuvre sans doute que seule l’agence internationale algero-bretonne Fred & Farid aurait pu produire.

« C’est votre idée, il va falloir l’assumer » leur a dit dans son discours d’inauguration un Jack Lang très affectueux.

Pas de problème. Nos deux complices l’assument. Et très bien.

Qui a fait quoi ?

 

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