Un CV foudroyé. Christophe Lambert

Christophe Lambert est mort en moins de 3 mois à 51 ans. C’est  trop rapide. Et c’est trop jeune.

Pour un homme si jeune, si pressé et plein de projets, c’est une rareté et ça met les larmes aux yeux  mais ça ressemble au personnage, ambitieux jusqu’au clash, insubordonné, qui n’entrait dans aucune case. Sinon une case tendresse :  le papa de jeunes enfants qu’ils avait eu avec des épouses à la notoriété prestigieuse : Marie-Catherine Dupuy, présidente et fondatrice de l’agence BDDP  et Marie Sara Bouteiller, l’une des plus célèbres torera à cheval du monde.

Avec cette derniète, il dirgeait une manade. Ah, oui, il était aussi un ancien publicitaire qui avait grimpé quatre à quatre les marches de la réussite, parfois trop vite au point de déraper parfois et de se rattraper. Tel un équilibriste. Tel Philippe Petit sur le câble tendu entre les Twin Towers. Christophe Lambert, était un arriviste qui finissait toujours par s’en aller. Ailleurs avec une soif inextinguible de créer, de gagner, de dominer.

Christophe-Lambert

Un type unique, pas sympa selon les uns, génial selon les autres, les deux sans doute. On voudrait le comparer à Philippe Michel ou à Séguéla. Grave erreur, le premier était un publicitaire de génie,  là où Christophe avait tenté de toucher à tous les cieux du succès, et le second reste ce père, puis grand-père de la pub à la pensée incisive qui a toujours su veiller sur ses troupes et leur apporter sa bienveillance.

Christophe Lambert était lui-même un fils de pub, (son père dirigeait chez Publicis l’énorme compte de la Régie Renault). Il avait choisi cette voie comme on emprunte une rampe de lancement. Il a vite atteint les plus hautes marches dans les agences les plus cotées : McCann Erickson, BDDP, RSCG, Publicis, Opéra RLC, CLM/BBDO et  FFL, créée spécialement par Bolloré, pour lui et ses deux acolytes de l’époque : Fred & Farid, une association qui a fait pschitt.

Quand Christophe s’en allait faire des étincelles ailleurs, les créatifs avaient le vague à l’âme. Il était adoré pour ses idées, détesté pour son orgueil ou par ceux, nombreux, qu’il avait virés car comme tout manager, le mot  « charrette » faisait partie de son quotidien.

Un jour, il rencontre Luc Besson, et crée Blue, une agence d’advertainment (secteur que certains visionnaires voyaient déjà comme l’avenir de la pub) avant de devenir un producteur, influent au sein d’Europacorp. Il a contribué au succès de « Lucy » et récemment au montage financier de « Valérian ». On dit que son intransigeance n’a pas plu aux instances hollywoodiennes. Légende ? L’exigence, et celle de Lambert était sans limite, s’accompagne souvent d’inimitiés.

Malgré des succès qu’on peut lui imputer, Lambert,  en février dernier, se sépare de Besson. Les deux hommes affirment que tout cela se passe au mieux. Néanmoins, cet homme sur le départ et ne sait pas encore Ô combien, ne touche pas son golden parachute. Il déclarait vouloir se consacrer à une nouvelle entreprise, un projet personnel.
Vivre, peut-être.

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