Ce n’est un secret pour personne : le sport n’est pas mon truc. Et les jeux de Rio m’exaspèrent avant même d’avoir commencés. La pub va nous en servir par wagons, on va avoir du triathlon dans nos Kellogs et du Coca bien en vue près d’Amphitryons et autres Vénus sans un pet de graisse. Sans compter les déversements quotidiens de Nike, Adidas et autres « vas y mon gars, tu es le plus fort », ou encore du très français « l’important, c’est de participer » (oui, je sais, ce commentaire est bête et méchant).
Mais un corps qui se surpasse, qui sue, qui répète inlassablement les mêmes gestes jusqu’à les préciser au millimètre et gagner au centième de seconde, c’est aussi ce qu’on a fait de plus beau au monde. Et pour cette grâce, cette volonté surhumaine, cette sueur qui semble s’évaporer quand un champion monte sur un podium, je tire mon chapeau à Under Armour, Droga 5 NY, le réalisateur Martin de Thurah (Epoch Films) … et surtout au champion olympique le plus médaillé de tous les temps, l’américain Michael Phelps.
https://youtube.com/watch?v=Xh9jAD1ofm4
Dans un spot d’une beauté saisissante, on aperçoit en quelques secondes l’acharnement quotidien de Phelps, son petit déjeuner de 4000 calories, son entrainement sportif, sa chambre hypoxique, ses nuits agitées, et surtout ces lignes bleues qui s’étendent à l’infini, et qu’il pourfend comme un missile, encore et encore. Poétesse du sport, moi ? J’avoue être très contente de l’accroche, bien qu’elle ne soit pas du tout de moi : « It’s what you do in the dark that puts you in the light. » La belle et bonne rédaction publicitaire est toujours vivante!
Moins universelle et bien plus edgy que Nike, Adidas ou Speedo, Under Armour est une marque qui a tout juste 20 ans. Fondée par un ancien footballeur universitaire, Kevin Plank, elle est célèbre pour ses sous-vêtements masculins très sexy, mais aussi et surtout pour ses collaborations avec des athlètes mythiques tels que Mike Tyson ou Muhammed Ali.
Pour Michael Phelps, longtemps ambassadeur de Speedo, représenter Under Armour depuis 2010 a une valeur sentimentale : Under Armour est la marque de sa ville, Baltimore. Elle est née l’année où, encore enfant, Phelps a commencé l’entrainement. Comme les jeux de Rio seront sans doute les derniers du nageur aux 22 médailles olympiques, ce film boucle la boucle.
La chanson du film, « The Last Goodbye » par The Kills, le dit joliment : « C’est mon dernier au revoir, je le jure. Je n’ai aucun regret, car le passé est derrière moi. » On dit que Phelps aurait pleuré en voyant le film. On peut comprendre pourquoi. En tous cas, sans avoir mis un orteil dans la piscine, j’en ai encore des frissons.
Magnifique campagne superbement racontée.
Merci. Et moi qui me croyais blasée par mon métier!
Comme c’est plaisant de lire un article plein d’esprit avec un vrai talent de rédaction.
M E R C I