Je vous salue maris. Et femmes. Marc Desmazières

Marc Desmazières n’est pas évangéliste, mais Directeur de Création chez Hakuhodo. Lui aussi, comme Saint Marc, est fils d’une femme pieuse. Mais il est loin d’être un Saint.

« Que l’homme donc ne sépare pas ce que Dieu a uni ! » Saint Marc 10, 1-12

Femmes, récitez votre dernière prière. La plume de Marc Desmazières a plongé encore une fois dans le vitriol. Et elle va vous piquer tout droit au cœur… Dès qu’il met sa casquette d’écrivain, Marc Desmazières le charmeur, devient un féroce provocateur. Et il transforme son stylo en stylet pour l’enfoncer dans le côté sombre des êtres.

L’auteur a la plume dure et profane le sacré, avec un divin plaisir. Déjà dans son premier bouquin, « En attendant que ma mère meure », il touchait à un argument tabou, la mort, en nous donnant un frisson et un coup de poing à chaque page.

En 2010, il avait fait grincer les dents de certains avec « Mauvaise graine », une nouvelle cynique avec laquelle il avait remporté le Grand Prix Plume d’Agence . Mais une mauvaise graine donne naissance à une mauvaise herbe ?

Cette fois, ce sont les mystères du mariage qui prennent une claque. Plus particulièrement chez les bourges, sans exception de sexe ni d’âge. Ce livre s’égraine comme un chapelet. Nouvelle après nouvelle. 19 contes et 19 façons singulières de violer tous les commandements liés à ce chemin de croix. En sursautant ou en sourcillant. En rigolant ou en se régalant. Des histoires de cocus totalement immorales, dures et drôles. Sarcastiques et méchantes.

L’écriture est vive, acérée et rythmée, parsemée de formules brillantes. Avec des chutes diaboliques, mais divines qui vous piquent à vif comme des pierres tranchantes. Pourtant, au milieu de ces quelques tonnes de vitriol naturel, j’ai ressenti une grande sensibilité et de la pudeur. Aucun jugement. Mais une profonde attention aux émois et aux désarrois humains.

On dit que toute œuvre littéraire est une confession. Pourquoi donc ces coups de poignard trempés dans l’âme des couples ? Pourquoi la flagellation de bourges et de cathos ? Des comptes à régler ? Des blessures à lécher ? Au fond, qui aime bien, châtie bien, non ? En connaissant la pudeur de Marc, j’ai résisté à la tentation de l’appeler pour le faire passer aux aveux. Mais, si ça vous intrigue, rien ne vous empêche de lui poser la question.

« Je vous salue maris» c’est un bouquin que vous conseille vivement. Vous allez adorer. Et détester. Mais vous en redemanderez.

Avant de lire, commencez à réciter trois Pater et deux Ave. Et souvenons-nous des paroles du Sauveur sur Marie-Madeleine : « Il lui a été pardonné beaucoup parce qu’elle a aimé beaucoup ».

Bénissez-moi, mon Père, parce que j’ai pêché car j’ai adoré des histoires d’accouplement, hors mariage.

Je vous salue, Maris de Marc Desmazières,  Kirographaires édition, Prix : 16,95 à la Fnac
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