Après No logo, Logorama

Vous aimez les logos ? Vous en prendrez plein les yeux !

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Le 20 février j’ai retirée ce magnifique film à la demande de la maison de production. Cette nuit, Logorama vient de gagner l’Oscar du meilleur court-metrage d’animation à Los Angeles. Ceux qui ne l’ont pas encore eu le bonheur de le voir, peuvent enfin en profiter ici.

 

Il a fallu six années de recherche et de travail pour concevoir ces 15 minutes de pur bonheur, un bijou ciselé avec des logos qui, détournés de leur marque, vivent leur vie complètement décalés en dévoilant une personnalité inattendue. Ca regorge de références publicitaires et de ciné. Ici tout est étonnant, tout est logo : du méchant clown McDo aux flics « bibendum » de Michelin avec leurs viseurs Leika, en passant par la pin-up Esso qui croque Apple ou par les crocodiles Lacoste, jusqu’au moindre décor d’un Los Angeles reconstruit en logo, de ses tours à ses palmiers.

 

Regardez-le plusieurs fois, vous en découvrirez un Mc Do qui se casse la gueule sur Weight Watchers, la rose socialiste et des tas de petits détails drôles et malins. Ce courte-métrage est un vrai défi graphique juste, intelligent, bien pensé, bref, d’une virtuosité sidérante. L’animation typographique et les clins d’œil sont à tomber. Même la bande son est parfaite. C’est fun, c’est beau, c’est drôle, c’est dingue, c’est magnifique. Et c’est en entier.

J’avais été bluffée, il y a quelques mois, en le voyant, mais aucun diffuseur n’osait le mettre en ligne. Ou alors on avait droit à un tout petit extrait. Et oui, parce que même si les logos font partie de notre quotidien, ils sont sacrés et on ne les affiche pas sans une bénédiction officielle. Mais voilà que je peux enfin vous faire partager la vidéo intégrale de ce court métrage absolument magnifique et parfaitement ficelé. Avant, peut-être, qu’on me demande de l’enlever 😉

Logorama a été réalisé par le collectif H5 et a déjà reçu le prix Découverte Kodak au Festival de Cannes 2009, au Stockholm International Film Festival 2009 et au Sundance Festival 2010. Logorama est également nominé aux 82e Annual Academy Awards. Ce sont ses concepteurs, Ludovic Houplain, Hervé de Crécy et François Alaux, qui se sont réappropriés des signes graphiques qui envahissent nos villes et ont osé faire vivres ces « intouchables ».

Le film se termine dans un bain de pétrole. Irrévérent. De la provoc ? Même pas. Ni ode, ni entreprise de dénonciation, Logorama prend acte.

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28 réflexions au sujet de “Après No logo, Logorama”

  1. C’est très sympa, très impressionnant, mais tout compte fait, ça ressemble à une ville américaine classique ou à une série. Ma favorite, la goutte d’huile ESSO qui était le symbole d’Esso avant le Tigre. J’ena vais une en latex qu’on pouvait plier en tous sens. Je constate que le mauvais est incarné par McDo, une marque américaine, et les gentils policiers par des bonshommes Michelin, une marque française. Et in fine, c’est une jeune femme et un gosse qui s’en tirent.
    Douceur et innocence : 1 – violence et déshumanisation : 0.
    Merci Babette, c’est vraiment sympa de nous avoir fait partager ce trésor d’imagination, d’humour et d’ingéniosité.

  2. Merci vraiment, un grand merci pour cette video que j’ai pris le temps de regarder avant qu’il ne soit trop tard… C’est très américain, dans le scénario également (les références au cinéma américain sont nombreuses…).
    J’ai aperçu un ou deux petits européens dont un qui montre ses fesses :).
    Le travail est très très impressionnant. Le rendu excellent. Quelques bonnes minutes de bon matin ! Encore merci.
    Cdlt

  3. Génial ce court métrage ! Très bien réalisé et rempli de bonnes idées !
    On y voit que les marques se sont tout approprié : toutes les formes, tous les animaux, tous les objets, toutes les lettres, tous les mots, de la pomme (Apple) à la voie lactée (Milky Way) ; comme les artistes modernes qui s’approprient tous les concepts (le bleu d’Yves Klein par exemple) ; de tout ça il s’en dégage une certaine poésie.

  4. Je comprends qu’ils aient la pression, au regard de leur nomination aux Cesar, mais de là à être aussi fascisants…
    Dommage, car les internautes aiment ce film, et ton billet est élogieux.
    Ce n’est pas terrible cette censure, d’autant que le film tourne sur internet.

  5. Au risque de me faire pourrir, je n’aime pas trop l’esthétisme. Le parti pris est super intéressant, la réalisation impec’, mais les graphistes n’auraient-ils pas pu + pousser le concept, en enlevant tout élément réel. Par-exemple la route aurait pu être un logo également (ou un jeu de typo’), etc.

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