« Photographier un gâteau peut être un art » Irving Penn
C’est sûr, cette fois je ne travaillerai plus jamais avec lui. J’ai failli, il y a longtemps, mais c’est tombé à l’eau, deux fois. Je l’avoue, j’avais quand même arrêté d’y croire depuis longtemps. Le bonhomme avait désormais 98 ans. Mais comme on dit « Tant qu’il y a de la vie, il y a de l’espoir « .
Quel directeur artistique n’a jamais regardé son book en se demandant à quel client aurait-il pu le proposer ? Travailler avec lui faisait partie du rêve. Pour le regarder souligner l’essentiel avec la précision de ses clichés graphiques et raffinés. Pour découvrir sa technique si perso : des shoot uniquement en studio, un drap noir en arrière pour faire ressortir les contrastes et des fonds dépouillés de tout artifice pour saisir l’être humain. « C’est du sujet seul que je distille l’image que je veux… »
Glam à mort dans ses photos de mode, magnifique dans ses reportages, inventif dans ses natures mortes. Et que dire de ses portraits minimalistes en noir et blanc, forts, magnifiques et techniquement parfaits ? Vous l’avez bien compris, Irving Penn c’était un de mes photographes préférés. À travers son objectif, il rendait beau tout ce qu’il touchait. De la robe de grand couturier au mégot de cigarette du produit de maquillage sur le lavabo au paysan rencontré lors de ses voyages. Bien évidemment, je n’étais pas la seule à l’admirer. Connu et reconnu, Irving Penn a été nommé l’un des « The World’s 10 Greatest Photographes » en 1958, a exposé dans des galeries partout aux Etats-Unis, a été représenté dans plusieurs collections photographiques y compris ceux du Musée d’Art Moderne, le Metropolitan Museum of Art, le Musée d’Art Américain Addison, et le Baltimore Museum of Art.
Il était directeur artistique. Il voulait être peintre. Il est devenu photographe. Par hasard, mais surtout pour notre chance. Il disait «Je suis un photographe professionnel, car est le meilleur moyen que je connaisse pour gagner l’argent dont j’ai besoin pour prendre soin de ma femme et mes enfants. » » Et puisque ni vous ni moi nous ne pourrons jamais nous payer une de ses images épurées (on se les arrache aux enchères à coups de dizaines de milliers de dollars) on les gardera dans mémoire. Ou on le regardera dans les musées.
Helmut Newton, Henri Cartier-Bresson, Richard Avedon, Willy Ronis, Irving Penn. Les monstres sacrés s’éteignent un par un. Mais les idées restent vivantes. Qui sera le prochain à réinventer la photo ? Qui volera la lumière, allumera le feu et rendra sublime un mégot ? Peut-être une femme ?
Ce que je préfère c’est ta dernière phrase parce que tu as mis le doit là où il le fallait. On se demande où sont les femmes. Pourquoi les monstres sacrés s’appellent Helmut, Henri, Richard , Willy, Irving ? Pourtant il y a des excellentes photographes. La photo est-il un univers macho ?
Et dire que je suis venu à la pub grâce ou à cause de la photo et plus particulierement la photo de mode j’ai dévoré des yeux evidemment 😉 les clichés d’Avedon, de Penn,de Newton,et j’en passe dans Vogue…Cherissons précieusement notre dernier maître je pense en la personne de William…
William Klein 😉
http://www.franceweb.fr/ingirum/...
Une femme ! Une femme !!!
Les femmes ne sont pas en reste,n’oublions pas Sarah Moon entre autres,et la grande maîtresse du noir et blanc du portrait et de la mode en la personne de Dominique Issermann 😉
Merci Emmanuel. Je me sens plus legère.
Cette photo me laisse bouche bée; Elle est sublime !
On se demande où sont les femmes. Pourquoi les monstres sacrés s’appellent Helmut, Henri, Richard , Willy, Irving ? Pourtant il y a des excellentes
à coups de dizaines de milliers de dollars) on les gardera dans mémoire. Ou on le regardera dans les musées.
Cette photo me laisse bouche bée
Sublime.