Trafic, pour quoi faire ? Vinivan.

Entretien avec Vinivan, trafic chez Publicis Luxe.

 « Last minute.conne ». Tu a défini ton travail de trafic en 3 mots. Ils résument la nouvelle tendance du métier de trafic ?
Le trafic aujourd’hui c’est celui qui doit trouver des solutions de dernière minute parce que aujourd’hui aucun commercial ne tient son client. Il n’y a plus d’anticipation, les demandes sont à la dernière minute et on nous demande des ressources très rapidement, donc le trafic doit tout organiser « last minute ».

On dit que Publicis rachète Razorfish, une agence digitale, la technique est en train de remplacer la création ?
La technique modifie le chemin et la forme mais pas le fond. La rouée vers le digital arrange tout le monde : rapide en création et en production, et pas cher.

Aujourd’hui les trafics ont-ils encore le temps de former des trafics ?
Le temps de former pas vraiment, mais il faut le prendre et prendre quelqu’un sous son aile.

Tu as fait l’Académie Charpentier, tu as été assistante d’un photographe pour la maison Hermès, bref tu as toujours eu une fibre artistique. Une qualité utile pour un trafic ?
Sans connaissance on navigue à vue. Je trouve que la qualité d’un trafic passe par le savoir et la connaissance de la création et de ses différentes fonctionnalités. Le trafic se doit et il devrait connaître toute la chaîne graphique afin de savoir au mieux gérer les emplois du temps de ses créatifs.

Un trafic sensible aux créatifs, ça change quoi ?
Il est important, voir primordial de savoir de quoi on parle pour pouvoir bien organiser, gérer des créatifs. Il faut aussi les connaître et savoir ce qui les inspire et comment ils travaillent et ce qu’ils font ou qu’ils savent faire pour être au mieux dans l’organisation de leur temps de travail.

Il y a 20 ans, le métier était encore jeune, tu as eu un mentor ? Ou quelqu’un qui t’a inspiré, formé ?
Mon mentor a été Joss Gnemmi. Elle m’a formé, elle m’a tout appris.

Après la Young, Rosapark Publicis Conseil, aujourd’hui tu es trafic manageur création chez Publicis 133. As-tu dû adapter ta manière de travailler à chaque agence ?
Oui et non, j’adopte ma méthode et j’intègre le process de fonctionnement à chaque nouvelle boîte.

Les burn-out se multiplient dans les agences de com. Ed Pacreau avait témoigné à ce propos. Vincent Leclabart avait appelé à la mobilisation. Toi même est passée par là. Crois-tu que les conditions de travail dans les agences sont de plus en plus difficiles ?
Vive le burn-out, au moins pour moi ! C’était un énorme apprentissage sur soi-même et salutaire du coup je suis mieux dans ma tête et dans mon travail.

Le trafic : ce métier de reine mère est devenu un métier de fourmis ?
Le trafic c’est un métier d’exécution.

Les questions des freelances

Y a-t-il une mafia du freelance ou le sang se renouvelle ?
Non. Oui.

Y a-t-il un âge de péremption pour les seniors ?
Non ! Pour moi la problématique des seniors est une stratégie des agences pour se libérer des gros salaires puisque tout senior bien accompagné peut faire du digital. Il y a eu une diabolisation du mot digital. Mais les créatifs old-scool devraient se former ou être formés au digital s’ils ne veulent pas être mis à l’écart.

Certains freelances qui font des missions en agence, se plaignent qu’on les laisse à l’écart. Parfois ils n’ont même pas de place. Le plus souvent, ils déjeunent seuls.
J’essaie toujours de trouver un ordinateur dispo, une place et de préparer un kit de bienvenue.

Comment recrutes-tu de nouveaux talents freelances ?
Par hasard ou via les agents.

Mieux vaut un pompier rapide ou un créatif doué ?
Les deux. Un freelance doué mais rapide.

Pourquoi les agences rechignent à travailler à distance avec les freelances ? Manque de confiance ou mauvaise adaptation aux générations mobiles ?
Ce n’est pas par un manque de confiance, c’est surtout par habitude. Et parfois par manque d’organisation.

Fraichement diplômée d‘études d’archi d’interior find, j’ai fait plusieurs essais dans des cabinets, mais la rigueur n’était pas pour moi. Puis, par pur hasard je suis rentrée dans une agence d’image de Marque pour y apprendre le métier de trafic. Voyant que j’avais plus d’affinité avec la création, ils m’ont transféré à la création ! Ayant toujours la soif d’apprendre, j’ai voulu voir ce que c’était d’être maquettiste, je me suis formée seule le soir aux différents logiciels comme celui de QuarkXPress, (hummm ça date !!). Mais j’avais plus d’affinité avec l’organisation. Un jour, une nouvelle opportunité (hey, oui encore) m’a fait suivre un autre chemin, celui de la photo. J’ai intégré un studio durant 7 années et j’ai appris la photo pour la marque Hermès, et j’ai installé au sein de ce studio la partie création /edition PAO/relai avec les imprimeurs. A force de m’entendre dire « Je te verrais bien dans la PUB !!» j’ai fini par chercher dans la pub. Je me suis retrouvée chez BBDO CORPORATE en tant que trafic création et assistante du DC, puis un jour comme une agence en cache souvent une autre, chez Young & Rubicam, pour finir à ce jour chez PUBLICIS. Tout cela n’a été possible que grâce aux opportunités qui se sont présentées, que j’ai su saisir mais je crois sincèrement à mes planètes bien alignées aussi !! mais aussi parce qu’à l’époque (hhhhouuu je parle comme une vieille ça ne me ressemble pas !!) nous avions la possibilité si l’on y mettait du sien d’apprendre sur le terrain des métiers différents de notre formation initiale.

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