En présentant sa campagne 1664 à la presse avec Olivier Dubost, Andrea Stillacci était encore tout émoustillé d’avoir emporté la compétition contre les Gaulois et Fred & Farid, l’agence sortante. Et pour cause !
Outre qu’il s’agit d’une des plus belles marques françaises, 1664 profite en ces temps déprimés d’un marché euphorique: après un déclin de 30% ces 30 dernières années la bière ne cesse plus de reconquérir les consommateurs: les jeunes en boivent, les femmes s’y mettent et 600 nouvelles brasseries ont ouvert.
Le secret de cet engouement vient aussi et en grande partie de l’émergence de nouvelles variétés. Depuis 3 ans, 1664 qui a gagné 12 %, a lancé pas moins de 8 versions, dont 2 sont en vedette dans la nouvelle campagne : fruits rouge, blanc.
Intégrer harmonieusement ces nouvelles variétés sous l’ombrelle de 1664 était d’ailleurs l’enjeu de la compétition remportée par Herezie. La réponse retenue : faire du bandeau rouge de la marque un code graphique.
Plus facile à dire qu’à faire vivre mais la réalisation est plutôt réussie.
L’exercice de déclinaison pourtant difficile comme pour « fruits rouges » de présenter un champ de houblon et de framboise sous un ciel rougeoyant passe avec naturel.
Le vol de flamands dans un ciel camarguais réussit le délicat exercice d’un surréalisme de bon goût qu’on pourrait qualifier d’« à la française ».
Les photos ont été réalisées par Alessandra Kila et on imagine au vu de son magnifique travail qu’elle a du être pressentie à l’origine pour des créations d’un surréalisme moins policé.
La signature, « une marque, une empreinte » reste quant-à elle comme il se doit dans les clous étroits de la loi Evin.
Enfin si l’art vit de contrainte et meurt de libertés, la pub pour l’alcool n’a vraiment rien à craindre. En matière de contraintes cette loi surpasse de loin celles du pentathlon aux JO : la moindre changement de chromie, la moindre virgule doit être soumise au service juridique. Juger une création dans ces conditions relève du délicat exercice d’estimer les performances au 110 m haie d’un concurrent avec deux boulets aux pieds.
On souhaite donc à Herezie de continuer à faire preuve d’« audacité » (selon le rafraîchissant italianisme d’Andrea) pour laisser sa marque et son empreinte dans la grande histoire de 1664.
QUI A FAIT QUOI ?
Annonceur : Brasseries Kronembourg
Responsables annonceurs : Olivier Dubost, Sophie Calvez,
Louis Rougier, Caroline Frealle
Agence : Herezie-France
Directeurs de la Création : Andrea Stillacci, Mathieu Nevians,
Olivier Henry
Directeur Général en charge des stratégies : Luc Wise
Directeur du planning stratégique : Thibault Ferrali
Directeur Artistique : Paul Grange
Concepteur Rédacteur : Alexandre Foucray
Directeur de clientèle : Julien Quidor dit Pasquet
Chef de pub : Nicolas Roger
Achat art : Johanna Warlus
Productrice print : Christine Chailloux
Production : Toolbox
Photographe : Alessandra Kila
Post-production : Recom Farmhouse
Date de démarrage : avril 2016
Très bel exemple de créativité malgré les interdits de la loi Evin.
une bière classée X ?
Trop classe pour être X