« C’est à cause d’un camion que je suis rentré dans la pub ». Thierry Astier

Les camions le font rêver depuis son enfance.

Et c’est à cause d’un camion qu’il est rentré dans la pub. Devenu un poids lourd de la création, il aime conduire ses créatifs vers le succès. Mais il est resté humble. Il bosse dur, il fonce et n’a pas pris le melon. Rien à voir avec les requins de la pub. Rien de plus logique, c’est un surfeur !

 

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Thierry Astier, Directeur de la création de Grey, est venu me rejoindre à l‘Anticafé, un café pas comme les autres.
Le jeu ? Terminer les phrases sans réfléchir pour découvrir l’homme qui se cache derrière la fonction.

– Petit, je voulais être … camionneur.

– Jeune ado, je me prenais pour… Jim Morrison.

– Dans une équipe de foot, je serai…. rugbyman.

– Je suis rentré dans la pub parce que… j’adore ça.

– J’en sortirai parce que … j’adore ça.

– Jeune stagiaire… j’étais commercial.

– Maintenant que c’est moi le chef… je dors moins bien la nuit

– Avoir créé et dirigé « Les Anges Gardiens« …m’a donné du recul.

– Gagner 2 Golds pour Lego… m’a rassuré.

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– Pour devenir Directeur de la Création … il faut mettre son ego créatif de coté.

– Mes  amis m’aiment parce que… je sais toujours faire du surf.

– Mes ennemis me détestent parce que... je ne mens jamais.

– Mes créatifs m’aiment parce que… j’ai une logique de coach de créatifs. Je les prends tels qu’ils sont et s’ils arrivent à aller dans une agence meilleure de celle dans laquelle ils sont rentrés, c’est que j’ai bien fait mon travail.

– Le trait de caractère qui énerve mon boss, c’est … aucun, car rien ne peut l’énerver.

– Ce qui énerve ma femme, c’est… que de temps en temps elle croit que j’aime plus la pub qu’elle

– Dans ce métier, ce que je préfère c’est… tout, j’aime profondément ce métier.

– Dans ce métier, ce que je déteste c’est… le manque de courage

– La personne avec qui j’aurais adoré travailler c’est… David Bowie

– J’ai décidé de répondre à cette interview parce que… je t’aime bien.

– Mon plus gros mot est … il faut arrêter de se branler … la nouille.

– J’ai une méthode pour décompresser : je marche.

– J’ai toujours pensé que coucher pour y arriver… c’était cool mais ce n’était pas là qu’il fallait arriver.

– La campagne dont j’aurais aimé être l’auteur c’est… le spot « litany » pour le journal The Indipendent. 

– Je suis sur Facebook parce que… il faut que j’y sois.

– Je pense d’être bien-super-pas trop-assez bien-mal payé normalement payé.

– Mon plus grand regret est… d’avoir loupé un film avec Barry Myers.

– Mon plus grand remord est de… ne pas avoir dit les choses au moment où il fallait que je les dise.

– Mon plus grand moment de solitude a été quand… je suis resté seul debout alors que les deux commerciaux à côté se sont assis.

– J’ai une devise… »eat clean train dirty »

eat clean

– J’ai un tic, (une phobie, une manie)… non, je n’ai pas de tics ni de phobies, ni de manies

– L’anecdote qui a marqué ma carrière… C’était pendant mon service militaire. Je lavais un camion et de l’autre côté il y avait un mec, je lui ai demandé « tu fais quoi ? « Moi je veux bosser dans la pub » « Moi aussi » « Je veux devenir DA »  « Moi je veux devenir rédac ». « Tu es dans quel bureau ? » « 214 »  » Moi aussi !  » On a passé un an à faire notre dossier ensemble et le jour où on est sorti de l’armée on a été voir Devarrieux-Villaret direct. Nous avons fait 15 ans de carrière ensemble. C’est donc à cause d’un camion que je suis rentré dans la pub.

– Si je devais donner 3 tuyaux aux jeunes qui veulent rentrer dans la pub… 1. Rentre en agence mais ne rentres pas dans la pub 2. Sois fou, mais marche dans les clous et si tu commences à grossir du bide c’est que tu commences à rentrer dans le système, alors sors-en !

– Si je devais donner 3 tuyaux aux vieux qui n’ont pas envie d’en sortir… Un seul suffit : n’oubliez jamais ce qui vous faisait vibrer quand vous avez commencé et arc-boutez vous là dessus, c’est ce qui fait que vous êtes bons.

– Si je devais donner des conseils aux créatifs qui veulent attirer mon attention : Soyez vous-même. N’essayez pas de sous inventer un rôle et de m’envoyer des trucs soi-disant créatifs, envoyez-moi ce qui vous représente le plus. Ca marche ou ça ne marche pas, ça nécessite humilité et courage à la fois mais c’est une personnalité que je cherche à découvrir.

MINI BIO : Thierry Astier démarre comme rédacteur chez FCB et, après un petit crochet pour monter FCB Netbrand, il revient… chez FCB. Les défis ne lui font pas peur. A 32 ans, il crée son agence de publicité, les Anges Gardiens qui gardera pendant 7 ans. En parallèle, il monte une boîte de prod films, LAG Prod. Il lance « Grazia » en France et en Europe et produit une grosse centaine de films. En 2011, il intègre GREY PARIS comme Directeur de la création. Depuis son arrivée, une douzaine de nouveaux budgets rentrent à l’agence, dont LEGO France, avec lequel il reçoit le grand prix de la Publicité Presse Magazine, le prix de la catégorie et le prix de l’agence SEPM de l’année. Depuis son arrivée, Grey gagne également un Silver Euro EFFIE avec Lacoste et passe de la 33e place au Top Ten des agences GREY les plus créatives au monde. Et ce n’est pas fini, bientôt pleins d’autres good news. Chut…

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25 réflexions au sujet de “« C’est à cause d’un camion que je suis rentré dans la pub ». Thierry Astier”

  1. Effectivement interview sympa, par contre votre petite introduction ne vous empêche pas de relire l’interview que vous publiez : « Celui qui énerve ma femme, c’est… que de temps en temps elle croit que plus la pub qu’elle » ou « c’est et j’ai bien fait bien mon travail » ,)

  2. Voilà une interview rafraichissante… une belle franchise, beaucoup de sincérité, un peu d’humour… franchement ça change. La pub gagne à être portée par des gens comme ça ! On a très envie de recevoir Thierry dans notre magazine BONUS, par exemple dans notre rubrique « Les super Daubes de la Pub qui fait un carton !!! Allez l’appel est lancé 🙂

  3. de mon coté,les camions,je suis né dedans !
    j ‘ai révé d ‘images et jusqu’à présent ai essayé humblement d ‘en faire voir meme d ‘en vivre.bravo thierry ,car j’aurais je crois pu dire la meme chose a bien des sujets mais tu l ‘as dit de manière magnifique et simple.Le courage?oui ,la lacheté ?non
    fred

  4. J’avais hâte, de pouvoir lire ces ITW, et quelle bonne idée, de commencer avec T. Astier.

    Ce jeune homme, est très talentueux, et sans faux semblant, mais surtout très humble et travailleur.
    Un plaisir, pour, une commerciale de vendre, ses créations.

    Babette, on a envie de prendre un café, avec toi, voir partager, un repas!

  5. Thierry Astier nous prouve qu’il aime relever les nouveaux défis en ayant le courage d’ouvrir cette nouvelle forme de ITW qui ne ressemble pas aux ITW classiques. Etre le premier signifie avoir du courage, prendre des risques. C’est donc un vrai battant !

  6. A mon époque, les créatifs étaient des stars capricieuses qui se la jouaient à fond. C’est la nouvelle génération qui est bosseuse et vraie ou uniquement Thierry Astier ? J’attends les réponses des autres DC avec impatience.

    • Bonjour Anne Sophie,

      Tu sais au-delà de la personnalité d’un tel ou d’un tel je crois aussi que c’est une question d’époque. C’est plus complexe aujourd’hui de sortir une campagne, cela demande plus de ténacité, plus de convictions, plus d’arguments donc plus de travail.
      C’est aussi dû à l’explosion des supports, on ne travaille plus aujourd’hui sur un print mais sur une idée qui doit s’exprimer partout, sur de larges programmes de com.
      Ca aussi c’est plus de travail…beaucoup plus de travail.

      La semaine dernière chez Grey Paris il nous est arrivé un truc qui illustre parfaitement ce moment de bascule.
      Dans la même journée on a perdu un gros budget sur lequel on faisait principalement des TAG TV, et on en a gagné 2 autres tout aussi gros, voire plus. C’est deux là c’est 100% digital avec plan d’engagement personnalisé par cible sur 7 mois en continu.
      Je suis entré chez moi en me disant ça y est cette agence qui existe depuis 1917 vient aujourd’hui de changer pour toujours, elle vient de rentrer dans le 21eme siècle.
      En 2013 il était temps après tout 😉

      C’est plus de travail mais c’est plus passionnant.

      Plus passionnant parce que le digital, le storytelling, le social media, appelez le comme vous voulez c’est un territoire en friches où tout est à faire et où surtout personne n’a encore craqué une écriture créative qui fait référence comme celle de Vervroegen pour le print à pu marquer Cannes en son temps.

      Voilà c’est du travail mais honnêtement j’ai jamais l’impression de travailler.
      Je suis juste chanceux.
      Chanceux de pouvoir faire ce que j’aime faire.

      Ps : vos commentaires à tous m’étonnent, je ne m’attendais pas à ça.
      Alors merci, ça fait infiniment plaisir, je mentirai si je disait le contraire.
      C’est aussi le signe qu’il y a une attente pour un renouveau, une nouvelle énergie. Tant mieux.

      • Merci Thierry de ta réponse. Je ne suis pas sûre que les temps aient changé à tel point les gens de la profession. Ils bossent plus, autrement, c’est sur, mais pas avec une telle simplicité et humilité. Je pense que tu ne te rends même pas compte de tes qualités. La réponse sera dans la suite des interviews.

  7. Je suis d’accord avec Greg, excellent boulot ! C’est une interview très différente des interviews classique pointés de questions standardisées et attendues qui répètent toujours le même schéma. Dommage que ton intervention soit trop courte, Babette J’ai bien compris que tu as voulu t’effacer pour donner ta place au DC, mais tes lecteurs aiment retrouver ton style impertinent et unique, même si le sujet et l’interviewé étaient très intéressants.

    • Hello Amandine, vous en avez pas marre de me lire depuis le temps ? 😉 En tout cas, je suis là, même si en retrait. Mon impertinence est dans la création d’une nouvelle formule d’interview et dans les questions, qui vont gratter le vernis pour trouver l’homme derrière le DC 😉

  8. Les temps ont changés, mais pas les gens. Je viens de lire l’interview d’Andrea Stillaci. Comme tu le dis, Thierry Astier, c’est une question d’époque. Aujourd’hui on a besoin de plus de ténacité, plus de convictions, plus d’arguments donc plus de travail, je suis d’accord. Mais, si certains comme toi marchent à la passion, d’autres marchent à la raison. Pas de faiblesse, du convenu, mais du consensuel et un parcours sans fautes, pour une interview sans fautes et sans faiblesses. Dommage !

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