La chasseuse de chaussures

[wposflv src=https://www.lejoursanspub.fr/blog/wp-content/uploads/08-video/Pub-TV-Sarenza-LA-JUNGLE.flv title= »Pub TV Sarenza LA JUNGLE »]

Dans la publicité, l’onirique a toujours été utilisé pour le luxe. Fidèle à sa fameuse approche disruptive, TBWA/Paris casse les codes avec une stratégie étonnante et se saisit du territoire du rêve en emmenant Sarenza, le leader de la vente de chaussures sur Internet, dans un monde imaginaire et surréaliste où la seule rencontre réelle de la femme c’est avec son mâle.

Des chaussures-papillon, des chaussures-paon, des chaussures-libéllule, etc, surgissent dans la jungle et n’attendent qu’à tomber dans le filet de la belle chasseresse.

Une stratégie étonnante, un film très esthétique, magnifiquement réalisé par Leigh Marling, une très belle animation en stop motion, souligné par « Jungle Bear », une musique signée Rainbow Arabia. Bref, tout y est, parfait et beau, et les publicitaires crient au génie. Pourquoi alors, j’ai une sensation de manque ?

Peut-être tout simplement parce que je suis une femme. Et, quand on est femme, on connait les rapports passionnels, à la limite du fétichisme qu’on entretient avec ses chaussures.

Quand on sait que chaque femme a, en moyenne, neuf ­paires de chaussures et que 4 femmes sur 10 s’arrêtent quand elles passent devant un magasin de chaussures
Quand, dans Sex & City, Carrie nous rabat les oreilles avec les audacieux souliers de Manolo Blahnik et les cuirs vernis de Jimmy Choo…
Quand Christian Louboutin mystifie les escarpins en nous donnant le dernier coup de talon… on comprend pourquoi les chaussures sont bien plus qu’un trophée. Il manque donc ce petit détail qui déclenche la jouissance face aux escarpins de ses rêves, celui qui permet aux nanas de s’identifier. Comme le cri basique, mais efficace de l’un de ses concurrents.

Accrocher quelques chaussures à son tableau de chasse, c’est très bien, mais ne traduit pas tout le plaisir et la jouissance d’une femme à acheter les chaussures qu’elle convoite. Sans arriver à l’excès freudien « Parce qu’elles recouvrent le pied, qui représente le « substitut du phallus de la femme ».(dans Trois Essais sur la théorie sexuelle) pour faire vibrer à fond le point G, ce serait plutôt la scène d’orgasme de « Quand Harry rencontre Sally » que cette Diane chasseresse glamour dans une jungle luxuriante qui semble sortie d’un esprit masculin.

Bref, si la publicitaire adore, la femme fait la moue.

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5 réflexions au sujet de “La chasseuse de chaussures”

  1. Comme vous dites, il est magnifique, mais ça ne me parle pas non plus. J’en ai discuté avec mes filles, même point de vue. Normalement vous mettez la fiche « Qui fait quoi ». Ce serait intéressant de savoir si les créateurs étaient tous des hommes.

  2. Je ne partage pas les avis de ceux qui crient au génie. Joli film, certes, belle performances techniques bonne idée, les chaussures qui font la roue. Mais cela me laisse de glace. Quant à la fin, aucun intérêt. Encore un homme en pan de chemise qui ne sait pas où est sa cravate et sa femme condamnée à occuper le rang de dénicheuse d’accessoires pour monsieur désordonné, Encore un rêve, un fantasme de femme durement rattrapée par la triste réalité masculine. Laissez-moi rêver par pitié.

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