Langue de pub sur Facebook

Langue de pub déclenche une « creative battle » et devient la première couverture sociale.

« Une couverture de livre sur Facebook c’est Babette comme idée« , écrit un internaute.
Et voilà que, sans le vouloir, je viens de lancer la première « couverture sociale ». Ainsi qu’un tsunami d’idées et de créativité sur Facebook.

Langue de pub, quelques propositions de couvertures

Pourtant au départ, ça partait juste d’une envie de donner la parole aux internautes et une chance aux étudiants, futurs DA et graphistes, de réaliser un boulot et de leur faire gagner quelques sous.

Qui mieux qu’un publicitaire pouvait imaginer la couverture d’un bouquin qui parle de pub ? Et qui mieux qu’un jeune publicitaire crevait d’envie de passer entre les mains des Directeurs de créa ? Je décide donc de laisser s’exprimer les talents du métier. Après réflexion et avec la permission de mon éditeur, Eyrolles, je lance un petit jeu sur Facebook pour la création de la couverture de mon livre, « Langue de Pub« , dont la sortie est prévue en juin. Troicentcinquante euros pour le gagnant. Un prix classique éditeur, correct pour un étudiant, mais pas de quoi motiver les gros professionnels. Et pourtant !

Je m’attendais à 2, 3 voire 4 petits jeunes passionnés prêts à se lancer dans la bagarre. Je découvre que les grands créatifs d’agence n’ont pas peur des challenges. De super professionnels rentrent dans la danse. Parmi les créatifs, les juniors se mélangent aux seniors, les étudiants aux free-lances, les agences aux Directeurs Artistiques et aux DC. Même Olivier Verdon, le maître incontesté des couvertures qui tuent, celui qui a immortalisé les bouquins « culte » du Club des DA, se laisse prendre au jeu.

Couverture par Olivier Verdon

Cinq, six, dix, puis vingt, trente, quarante, cinquante, soixante, et plus encore viennent le relever. Ils demandent des précisions, des extraits du texte, les modalités. Je n’avais pas prévu un tel engouement. C’est la folie et ça dépasse toute imagination. Je suis partout à la fois; j’échange par messages sur Facebook, par téléphone, sur le mur du groupe. Les couvertures arrivent de partout. Ma boite mail explose, je ne sais plus où donner de la tête.

Je me bats depuis des années pour que la pub reste à l’écoute des gens. Le moment est venu d’en faire la démo. Je me tiens en retrait, je laisse les internautes s’exprimer, dialoguer, juger, commenter. Pour une fois ce n’est pas moi qui décide, la parole est à eux. C’est difficile de changer les vieilles habitudes de DC et de langue de pub, mais je tiens bon. Certaines observations me donnent envie d’intervenir, parfois ça tourne même à l’engueulade, mais c’est pour défendre une idée, ça déborde de passion donc je me retiens.

Tout se fait dans l’urgence. Même moi, qui aime réfléchir en amont, planifier, maîtriser, prévoir… eh bien, là c’est raté ! Les décisions sont prises au vol, minute après minute. Rien n’est prévu ni ficelé. Ca fuse dans tous les sens comme un feu d’artifice, une explosion d’enthousiasme, de talents. C’est excitant, convivial, inattendu. Transparent.

Un Directeur de la Création se retire avec classe, pour laisser la place aux jeunes. Certains lâchent à mi-chemin à cause des délais trop shorts. D’autres s’entraident. Et cinquantetrois créatifs arrivent jusqu’au bout avec 99 propositions dont 3 retirées, 5 pas prises en compte car hors délais et 3 car ça sent le copier-coller, au secours, Joe !

Après des échanges et des commentaires, les internautes sélectionnent 14 propositions de couv’. Nicolas Bordas, Président de TBWA/France, en parle dans son blog homonyme, d’autres aussi. Les professionnels et les curieux se multiplient.

Au deuxième tour, c’est un jury de pros qui tranche. Après une longue bagarre, nous avons enfin les trois finalistes. Certains talents ont été remarqués par des agences. Et, à la fin, on choisit la couve gagnante? C’est  Sandrine Estrade Boulet, une artiste, directrice artistique connue et reconnue, décalée et déconnante qui habite sur Mars qui remporte tous les suffrages.

Les couvertures finalistes et la gagnante

Ouf, c’est fini ! Je reçois des mots des créatifs qui trouvent que c’était une magnifique aventure créative et humaine. Tandis que sur le mur Facebook, les déçus montent au créneau. Certains n’ont pas la langue dans sa poche. Les polémiques commencent… Mais ça ne dure pas longtemps.

Tout se termine sur quelques jolis mots des participants qui font taire les mauvaises langues :

Dhoo.officiel « Bonjour à tous ! (oui, sur fb, on ne dit plus « bonjour », c’est déplacé). C’est assez rigolo cet exercice démocratique. Avec 315 membres, on arrive à un joli boxon. À l’échelle d’une nation, on assisterait à un début de guerre civile. A son insu, Babette vient d’augurer la « creative battle »… avec en prime dans le règlement la possibilité pour les participants de se faire jury… voire justice. C’est en gros comme si l’arbitre pouvait jouer. Alors à date, il y a deux possibilités : Soit instituer des règles (un jury, des participants. Point barre) … Soit prolonger ce joyeux foutoir et se retrouver dans un café quelconque pour faire monter la pression et crever l’abcès. Ça serait rigolo (et convivial). En attendant, pour les futurs recalés, j’ai une suggestion : écrivez votre propre bouquin… mieux, ne proposez qu’un livre de « couvertures ». De toute façon, plus personne ne lit 🙂

Emmanuel Racca Les décors étaient de Roger Harth , les costumes de Donald Cardwell, une pièce écrite en deux actes, réalisée par Babette Auvray Pagnozzi, de nombreux acteurs la liste est longue….Un nombreux public la liste est encore plus longue…Irritation, démangeaisons, énervement, tels étaient les ingrédients que nous voulions faire passer, en distillant parfois des vérités, parfois en appuyant là ou cela faisait mal pour faire réagir, changer les humeurs et créer l’animation que nous voulions… Pour le plus grand plaisir de l’opération Babette Book…Applaudissement !!! ;))))

Voilà, le rideau se ferme sur les 230 membres du groupe qui, après avoir échangé, décident de se retrouver tous pour boire un verre à la signature de « Langue de Pub ». Comme quoi, il n’y a rien de plus concret que le virtuel. A suivre…

Share Button

6 réflexions au sujet de “Langue de pub sur Facebook”

  1. Je ne travaille pas dans la publicité, je suis encore étudiante, mais j’ai suivi attentivement et ça m’a beaucoup passionné. Je crois que je vais m’intéresser plus de près et même prendre cette voie puisque c’est passionnant de découvrir tous ces talents et toutes les différentes manières d’interpréter un sujet. Merci !

Laisser un commentaire