Jesus is my boss : une campagne culte

Les cloches des églises ne suffisent plus à faire la pub de l’Église.

jesus is my boss

Allez, un coup de jeune sur la vieille sainte Église ! Déjà, il y a un mois, pour recueillir des fonds, le diocèse de Nancy avait fait fort. Une centaine d’affiches en 4X3 et une accroche provoc : « En 2010 Jésus crise. Donnez, que diable ! » Les vieux cathos conservateurs ont sauté en l’air, mais les jeunes ont apprécié.

Et le championnat de karting des prêtres ne vous dit rien ? Pourtant, à Trappes, c’est déjà le troisième. Sur le site de Padre Cup vous pouvez lire : « Ils sont jeunes. Bac plus huit minimum. Ils sont célibataires. Ils sont pros. Ils n’ont peur de rien. Surtout pas que le Ciel leur tombe sur la tête…« 

Ce n’est pas tout. Pour récolter des dons, à Rennes, l’Église bretonne a frappé les saints esprits par une campagne rentre-dedans limite promo, aux couleurs agressives, aux splashs colorés avec une accroche provoc : « L’Église est riche« . Suit plus petit : de sens, d’amour, de bénévolat, d’espérance… Le délégué à la communication du diocèse de Rennes, explique que la nouvelle campagne, réalisée par l’agence Euro-RSCG, est composée de trois affiches s’appuyant sur un message fort « lié aux habitudes de consommation » du public.

Utiliser les codes de la consommation pour parler de l’Église, un sacrilège ? Mais non ! Le fin justifie les moyens. L’Église catholique a perdu près de 5400 membres entre 1998 et 2008, la vocation diminue d’année en année et il ne reste que des vieux qui ne vont pas faire long feu. Elle a besoin de sang neuf.

Pour réveiller le prêtre qui sommeille en vous, elle est partie en campagne avec le Père Timothée, un blondinet auquel on donnerait le bon Dieu sans confession. Le mannequin a l’air cool, il porte un badge “Jesus is my boss“. Et l’accroche “Why not ?” est une proposition de travail sans risque de chômage. Ce n’est pas courant par les temps qui courent.

Pour cette campagne, le budget est conséquent : 200 000 euros. Trois cibles ont été prévues pour n’oublier personne. 70 000 cartes « Cart-Com », des flyers dans 600 cafés, restaurants et cinémas pour les jeunes, une brochure de 8 pages expliquant le métier de prêtre distribuée dans les facs et dans des réseaux étudiants et des encarts dans Le Pèlerin, Le Monde et Le Figaro. Il existe, bien évidemment, aussi le badge « Jesus is my boss » et on peut même acheter des casquettes, des accessoires ou des vêtements sur un site éphémère en ligne. Et pour ne rien oublier sur le Web, il y a aussi un groupe sur Facebook et un site Web qui dépasse déjà les 2000 membres.

Certes, en plein scandales sur les prêtres pédophiles, le moins qu’on puisse dire c’est que le moment est mal choisi. Si on considère la paroisse comme un Annonceur et l’Église comme une marque, on aurait dû faire plutôt de la communication de crise. Mais la machine est lancée. Et c’est dans la mouvance. Le Père Amar, le prêtre « bien dans ses pompes », a écrit le «Catéchisme pour les nuls », l’album « Spiritus Dei » des 3 prêtres, s’est écoulé à 70 000 exemplaires en 3 semaines et il est à la tête des ventes de CD en France, devant Christophe Maé, Lady Gaga et Les Enfoirés.

Après les prêtres branchés, les prêtres Annonceurs, les prêtres champions, écrivains, chanteurs, à quand un curé sex-symbol dans une série pas très catholique ?

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