L’UDA : Le lapin ! Le lapin !

Ajouter un peu d’eau et laissez mijoter.

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Ce matin, je me suis levée tôt, trop tôt pour quelqu’un qui se couche très tard.
Mais pour rien au monde je ne raterai ce rendez-vous. Nous l’avons souhaité, attendu, cherché, quémandé, réclamé, sollicité, nous nous sommes battues pour l’avoir. [1] Et ce matin, c’est le grand jour. Pierre Ferrer nous attend à l’UDA, avec café et croissants.

Pierre, ce prénom nous inspire. Ça doit être le délire du matin, mais pendant que Florence cherche une place pour se garer, nous faisons le parallèle entre nos références bibliques et notre rendez-vous.
Pierre et les clefs du Paradis. Celles qui ouvriront la porte de l’UDA ?
Pierre, celui qui a participé à plusieurs miracles. Pourrait-il réaliser celui que nous attendons ?
Pierre, celui qui a son rôle de « chef » parmi les apôtres. En passant par le saint des saints, pourrons-nous atteindre le bon dieu ?
Florence commence à citer « Pierre, avant que le coq chante… », mais elle s’arrête net. Pas de mots funestes, aujourd’hui il faut penser positif. Je l’échange donc en dicton :  » Que le coq chante ou non, le jour se lève. »

Et voilà qu’une place se libère juste en bas de l’immeuble, avenue Victor-Hugo. Nous arrêtons de vomir les restes de notre éducation catho et rentrons dans le siège de l’Union des Annonceurs.

A la réception, on nous installe dans le coin salle d’attente, tout près du standard, avant de nous annoncer à M. Ferrer. Je feuillette le rapport d’activité de l’Union des Annonceurs, qui répose sur la petite table, et je lis attentivement le message de la présidente. Elle n’a pas peur de remettre en question les techniques et les codes habituels, prône la culture d’innovation et cherche les voies d’un nouveau discours publicitaire plus interactif pour répondre à ce citoyen-consommateur plus exigeant dans ses sensibilités et dans ses attentes. Bien ! Son discours ressemble étrangement au nôtre. C’est rassurant.

Je passe l’article à Florence. Voici un argument que nous pourrons développer avec Pierre Ferrer. Si jusqu’ici les murs des mots ont fait croire à l’UDA que nous voulions boycotter la pub, nous pourrons enfin lui démontrer que nos objectifs ne sont pas contradictoires, puisque nous allons dans la même direction. Je n’ai préparé aucune tactique d’attaque, aucun discours. Je préfère la spontanéité à l’autosatisfaction d’une stratégie bien ficelée. Et les mots vrais et simples à la logorrhée jubilatoire d’un discours prémédité.

L’attente me semble longue. Très longue. Trop longue. Je continue à feuilleter la brochure, en m’arrêtant sur la page « développement durable ». Florence regarde l’heure. De ce pas, ce n’est pas un petit déj, mais un déjeuner qu’on va démarrer.

Une dame arrive, l’air affolée. Nous sommes bien sûres d’avoir un rendez-vous ce matin ? Parce que M. Ferrrer n’est pas là. Son assistante non plus. Et il n’y a aucune trace de ce rendez-vous sur son agenda. Devant nos regards interloqués, elle se hâte, s’agite, passe des coups de fil. Elle n’arrive pas à joindre Pierre Ferrer, mais il doit y avoir sûrement une explication…Elle repart s’en assurer, complètement dépassée par les événements.

J’échange un regard avec Florence. Impossible qu’il nous ait posé volontairement un lapin ! Il était ouvert et sincère. En tout cas, il nous aurait quand même prévenu, il ne nous aurait pas fait venir pour rien. Nous appelons au secours Céline. Elle est catégorique. C’est le bon jour et la bonne heure. Elle a bien noté. D’ailleurs elle a pris rendez-vous directement avec Maryse Mossino, l’assistante de M. Ferrer, sur le stand de l’UDA, au salon du SEMO, Porte Maillot. C’est même elle qui lui a dit de rappeler le lendemain car elle n’avait pas l’Agenda papier de Pierre Ferrer sur le stand. Et c’est encore elle qui lui a confirmé le rendez-vous par téléphone. C’est une histoire de fous.

La gentille dame nous propose un café. C’est tout à fait ce qu’il me faut pour bien me réveiller et m’assurer qu’il ne s’agit pas d’un mauvais cauchemar.

Elle passe encore quelques coups de fil et finit enfin par avoir Pierre Ferrer. Il est en congé et le rendez-vous n’a pas été noté. Il est absolument désolé. Il nous demande d’appeler lundi son assistante pour en reprendre un autre.

Nous avons le sentiment d’habiter à Dreamland et d’avoir construit un château de cartes qui est en train de s’écrouler.
En repartant, je pense à la fin du verset : « Et étant sorti, il pleura … »

Que s’est-il donc passé ? J’appele Maryse Mossino, l’assistante de Pierre Ferrer pour résoudre l’énigme. Elle me dit que ce n’est pas elle qui a donné le rendez-vous à Céline. Et que Pierre Ferrer m’appellera, lui-même, dès demain, pour me donner un nouveau rendez-vous.

Les questions fusent. Céline a-t-elle eu une hallucination ? Sa rencontre s’est-elle passé dans un monde parallèle ? Est-elle tombée sur Jean-Yves Lafesse déguisé en sécretaire ? Pierre Ferrer, a-t-il craint les foudres de M. Noël ? Son assistante, c’était juste sa doublure ? S’agit-il d’un oubli freudien ? Ou d’une manœuvre pour nous décourager ? Ou c’est l’histoire des poires et du lapin ?

À ce jour, le mystère demeure. Je n’ai pas reçu le coup de fil promis par Pierre Ferrer ni de réponse à nos questions.

En attendant, ajoutons un peu d’eau au lapin et laissons mijoter…

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9 réflexions au sujet de “L’UDA : Le lapin ! Le lapin !”

  1. Ledit Pierre, tout comme son homonyme, est chargé d’écouter, répandre et glorifier la parole du Seigneur.
    Or, quand M. Noël, le tout puissant seigneur de l’UDA prêche lâcheté, mépris, langue de bois et mauvaise foi, Pierre ne peut que suivre ses commandements.

  2. Cette histoire me donne envie de pousser des cris d’indignation.
    Un cercle d’hypocrites sans moral qu’après avoir agi en démagogues, manquent à toutes les règles de politesse et de respect.
    J’espere que vous aurez droit à des excuses humbles et officielles.

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