RATP, deuxième arrêt : Bonne Nouvelle

On avance, on avance…

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J’ai du mal à reconnaître sa voix au téléphone. Et aussi à comprendre ce qu’elle me raconte. Je me noie dans un torrent de mots rapides, presque saccadés, ponctués par de petites notes cristallines. Qu’est-il donc arrivé à Céline ?

Eh bien, elle vient juste de recevoir le mail de Gilles Alligner, le DirCom de la RATP, qui nous demande de prendre rendez-vous avec Ludovic Bajard, son collaborateur, pour examiner les éventuelles possibilités que la RATP peut mettre en place pour soutenir cette initiative, au regard des autres participants à cet événement… Céline lit cette phrase en scandant chaque mot. Puis s’exclame : « Je te l’avais dit. Cette entreprise citoyenne, éthique, à l’écoute des gens, etcetera, etcetera, ne pouvait pas être absente du JSP. »

On dit que renoncer à ses rêves ride l’âme. La sienne vient de prendre un coup de jeune.

Et nous revoilà dans la maison RATP. Deuxième rendez-vous, nouvelle chance. Si Céline croit aux images d’Epinal, moi, j’attends de juger sur pièces.

Ludovic Bajard nous accueille dans la salle de réunion, autour d’une grande table. L’atmosphère est très détendue. Il nous confirme que la RATP est ouverte à un partenariat et prête à nous offrir de l’espace dans quelques stations, sous réserve de l’accord de Metrobus. Il nous conseille de les rencontrer rapidement pour pouvoir formaliser nos accords. Ca tombe pile poil. J’ai un rendez-vous avec son PDG, Gérard Gros.

M. Bajard rentre dans le vif du sujet. La RATP a décidé de nous accompagner, mais à condition qu’elle ne soit pas la seule. Cette aventure concerne tout le monde et doit être partagée. Il ne faut pas que les couloirs du métro, les bus, les portes d’entrée soient les seuls supports de communication du JSP. Il doit se passer autre chose ailleurs. Sur les bâches de chantiers, dans la rue, dans la presse, sur les abris-bus… Faute de quoi, les usagers et les antipub pourraient en conclure que la RATP se reconnaît dans un rôle de pollueur. Céline frémit : « Pollueur la RATP ? Avec ses bus écologiques et son recyclage d’eau ? Et, en tant qu’Annonceur, on ne peut pas dire qu’il nous envahit avec la pub. Faut pas quand même la confondre avec Leclerc ! »

Je rassure M. Bajard. Bien d’autres partenaires soutiennent le JSP. Nous avons programmé plusieurs actions et événements dans Paris et proche banlieue. Je lui parle du Musée de la Pub et des actions que nous envisageons mettre en place avec l’appui de la Mairie de Paris, et de celle d’Issy-les-Moulineaux. Sans compter les différents médias qui seront à nos côtés. Je cite JC Decaux, NRJ, le Parisien et je lui présente la maquette du journal prévue par notre partenaire Métro. M. Bajard la trouve très sympa.

À ce propos, je demande s’il est possible de faire un numéro spécial JSP dans le News urbain « A NOUS PARIS ». À ma grande surprise, je découvre que la RATP est obligée d’acheter l’espace publicitaire pour y faire sa propre pub ! Ils ont une seule page réservée : « Trafic ». Nous pourrons y annoncer le JSP, sous forme de rédactionnel.

Ludovic Bajard continue sur un ton chaleureux. « La RATP est prête aussi à organiser un événement culturel dans une station de métro. Dans l’idéal, il faudrait une double action : à l’intérieur et à l’extérieur. D’ailleurs les deux sont indissociables. » Il nous donne l’exemple de la station Europe qui, lors des élections européennes, a été le vecteur promotionnel des Ambassadeurs des pays concernés. À cette occasion, une action dans et hors de la station Europe avait été organisée.

Mais il est indispensable de veiller à garder un flux dans les stations ou à la sortie des bouches de métro. Un événement « lourd » pourrait provoquer des d’attroupements. Et le Plan Vigipirate a été élevé au niveau rouge, après les attentats du 7 juillet 2005 à Londres. C’est le Préfet de Paris qui gère cela ! Eh oui, nous vivons une drôle d’époque où tout événement festif risque de tourner au sombre, si on ne prend pas toutes les précautions.

Céline demande si nous pouvons nous servir du ticket de Métro comme support de communication. M. Bajard n’est pas contre, mais il nous précise que ce n’est pas la RATP qui gère les recettes des transports franciliens, mais le réseau STIF.  Nous pouvons les appeler pour voir ce qu’il est possible mettre en place.

Céline aujourd’hui a les neurones qui pétillent et le bombarde de propositions. Et si on organisait des micro-trottoirs dans le métro ? Et si on diffusait de la musique sur les quais ? Et pourquoi pas un teasing dans les bornes d’information Internet ? On pourrait aussi lancer un concours qui impliquerait grands et petits, en proposant des devinettes sur quelques personnages dont certaines stations de métro portent le nom. Ça permettrait aux voyageurs de gagner des entrées dans des musées ou d’avoir des prix préférentiels sur les cartes Imagine R. Ou alors une opération via téléphone portable et SMS pour les plus jeunes…

M. Bajard la regarde, amusé. Il lui répond au fur et à mesure en lui proposant de rencontrer le staff du Marketing Produit ou bien en la dirigeant vers le service concerné. Nous nous quittons avec la promesse de les recontacter après l’accord de Metrobus, pour formaliser notre partenariat par écrit. Je compte les étoiles dans les yeux de Céline, en me demandant s’il y a les mêmes dans les miens.

Eh bien, Céline avait raison. Il faut toujours prendre ses rêves pour des réalités. Son entreprise préférée, celle qui nous a fait voyager l’esprit libre, vient de nous offrir la meilleure façon d’avancer, et nous allons même parcourir un bout de chemin ensemble. De ce pas, la RATP va finir par nous faire aimer la ville !

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13 réflexions au sujet de “RATP, deuxième arrêt : Bonne Nouvelle”

  1. Je dois reconnaître que la RATP reste une des rares entreprises à visage humain Ses campagnes, en général, sont informatives et créatives, elle en fait pas trop, juste ce qu’il faut. Et elle adhère à des manifestations qui se rapprochent des Francais. Bravo, la RATP !

  2. Je pensais que tous les espaces dans le métro lui appartenaient. Ils sont à metrobus. Avec la partie que metrobus lui reverse, elle paye les ameliorations des metros et des bus. Je pensais qu’elle avait son propre journal, non, elle est obligée de payer sa pub. Et ce n’est pas elle non plus qui qui gère les recettes des transports franciliens. Il y a quelques chose qui me chiffonne : de quoi elle vit alors la RATP ?

  3. Pour répondre à ta question, je pense que la RATP est financée par l’Etat, puisqu’il s’agit d’un service public. D’ailleurs, pour la RATP nous ne sommes pas des consommateurs, mais des usagers. Et ça change tout. Elle ne nous pousse pas à consommer sans modération et sa politique ne vise pas à augmenter ses résultats, mais à donner un service public qui répond à nos exigences. Voilà pourquoi elle est proche des français et intègre la dimension écologique et le développement durable dans son programme. Au moins, je crois:)

  4. Je ne suis pas étonné que la RATP puisse comprendre le JSP. La campagne d’éducation au respect qu’elle a lancé va dans le même sens et a les mêmes principes : Ecoute, participation et éthique. La RATP sensibilise les voyageurs sur un problème commun, mais c’est aussi une campagne participative. Les gens peuvent réagir. Je crois qu’il existe même un site où on peut débattre sur le sujet.

  5. Souvent la RATP nous agace à cause des grèves qui nous empoisonnent la vie.
    Sa participation au JSP me fait réfléchir. Si la RATP est capable de comprendre nos besoins, nous écouter, se mettre à notre place et de faire des efforts pour nous, elle mérite toute notre compréhension. Au fond c’est une entreprise avec des travailleurs qui se battent pour protéger leurs retraites. La prochaine fois, donc, je me mettrai à leur place et, au lieu de râler, j’essayerai de comprendre. Le dialogue, ça sert aussi à mieux se comprendre, non ?

  6. Dans le temps, la RATP s’était associée aux Humains Associés pour lancer une campagne d’affichage dans le métro. C’est une association qui affirme
    " L’homme est unique ne le gâchons pas" . Maintenant elle travaille avec Human to Human. Et elle est partante pour le JSP, qui traite les consommateurs comme des êtres humains. Voilà une entreprise qui sait mettre de l’humanité dans la communication 😉

  7. Je trouve que la RATP a su lancer le dialogue avec les parisiens et rester fidèle à sa posture citoyenne, par ses attitudes et par sa pub. En adhérant au JSP, elle renforce à nouveau son engagement et démontre qu’elle ne se complaît pas dans une attitude pépère, mais sait prendre le devant. Enfin une entreprise qui ne dort pas et qui ne se cache pas la face !

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