Le BHV, The JSP Show !

« À ceux qui disent que rien n’est possible nous rappelons que les Russes ont envoyé un chien dans l’espace, il y a 50 ans. » Agence Leg

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Je retrouve Lili dans un café branché du Marais. Nous avons rendez-vous avec Olivier Perret du Cray, directeur marketing du BHV, juste à deux pâtés de maison plus loin. Situé dans un quartier au carrefour des dernières tendances, le BHV c’est bien plus qu’un magasin de bricolage. C’est un concept unique, un espace glamour où décoration, design et mode se mélangent pour donner de la magie au bricolage. C’est aussi un monstre sacré avec ses 4 000 collaborateurs, ses 16 magasins en France dont 8 en région parisienne et 2 implantations à l’étranger.

Mais comment ne pas parler de lui sans penser au petit quincaillier, qui, en 1852, vient s’installer à Paris. Ambitieux et imaginatif, Xavier Ruel achète un stock de bonneterie et recrute des camelots pour vendre sa marchandise dans les rues de la capitale avant d’ouvrir une boutique, rue de Rivoli, tout près de l’Hôtel de Ville. Trois ans plus tard, l’impératrice Eugénie passe devant son magasin. Les chevaux de son attelage s’emballent furieusement. Xavier Ruel parvient à les maîtriser avec courage. L’impératrice lui accorde une récompense. Et voilà qu’avec la somme reçue, il peut agrandir son magasin qu’il baptise alors “ Bazar Napoléon ». Une jolie histoire faite de flair et de chance.

Je ne vais pas vous raconter à chaque fois vie, mort et miracle de chaque entreprise. Pour cela, il y a des historiens des Marques qui le font bien mieux que moi. Je n’y peux rien si les Marques qui s’intéressent au JSP ont presque toutes une jolie histoire à raconter. Bien souvent, elles ont à l’origine un visionnaire doué d’une grande imagination qui a eu une idée ou n’a pas eu peur d’innover. Elles ont aussi en commun un grand intérêt pour les consommateurs.

Au BHV, les idées et les stratégies se renouvellent sans cesse, tandis que le client reste toujours au centre de ses préoccupations. Quand il redynamise l’enseigne ou teste de nouveaux concepts, le BHV ne perd jamais de vue son objectif : la satisfaction du client, de ses besoins et son bien-être en magasin.

Olivier Perret du Cray nous reçoit dans son bureau. L’esprit d’antan plane toujours dans l’air. Les locaux sont anciens et des papiers sont empilés un peu partout. Ça me rappelle l’ancienne rédaction de Courrier International. Et c’est ce côté un peu « fouillis » et non aseptisé qui rend son bureau chaleureux.

Nous résumons le constat, nous lui parlons de la nouvelle attitude du consommateur, Notre projet l’intrigue et l’amuse à la fois. Une petite étincelle brille déjà dans ses yeux. Nous précisons l’action et ses objectifs, mais au lieu d’avoir notre approche habituelle, nous relatons l’événement en enchaînant les répliques comme s’il s’agissait d’une pièce de théâtre. Allez savoir pourquoi, aujourd’hui nous sommes déchaînées.

Olivier Perret du Cray ne perd ni un mot ni un seul de nos gestes et nous regarde amusé, comme s’il s’agissait de sa petite heure de récrée.

Notre rendez-vous risque de tourner à la farce puisque dès que je prends une maquette, j’en fais tomber une autre, quand j’essaye d’attraper un dossier, Lili fait de même et nous finissons par nous télescoper. Nous enchaînons les gestes maladroits crescendo à tel point que nous finissons par exploser de rire.

On prétend que le rire est un ingrédient de la sagesse, une émotion éminemment spirituelle qui libère des tensions, mais il y a des moments où il peut paraître déplacé. Malgré le discours très sérieux, la forme informelle et un poil farfelue rendent la situation si cocasse que je crains qu’il ne nous prenne pour des rigolos.

M. Perret du Cray doit se demander si notre projet c’est du solide ou s’il s’agit d’un gag. Il finit par dire en souriant : « Votre petit numéro est drôlement bien rodé. »

Nous nous ressaisissons rapidement et la réunion continue de manière plus classique. Je lui présente la création sans création tout en me demandant comment pourrait-il adhérer à une pub muette après s’être frotté à la pub jubilatoire de Gabriel Gautier. Oui, parce que jusqu’ici c’était Leg qui s’occupait de la publicité du BHV et quand on connaît le talent fou et la création détonante et étonnante de son directeur de la création, on peut craindre l’effet « carpe » de notre « Chut… » Imaginez la portée d’un pétard mouillé après un feu d’artifice. Mais bon, notre création n’est-elle pas le contre-principe même de la pub ?

Ouf, il a quand même fini par nous prendre au sérieux. Olivier Perret du Cray a compris que, derrière la légèreté de la forme, le JSP a une véritable pertinence. Nous nous quittons avec la promesse de le tenir au courant des nouveaux partenariats et de la progression de nos négociations avec les médias. Et, bien sûr, de l’avancement des contacts avec Les Galéries.

Tout compte fait, ce rendez-vous est prometteur. L’impossible est encore possible. Et faire un petit numéro c’est bien moins impertinent que d’aller torse nu aux réunions.

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11 réflexions au sujet de “Le BHV, The JSP Show !”

  1. Moi aussi , comme val54, je pense que ce serait une bonne idée de parler à ce monsieur Gabriel Gautier du JSP. S’il est inteligent créatif et temeraire comme vous le dites, il pourra vous soutenir et donner un coup de main.

  2. Je rentre de vacances et je me suis précipité sur les billets que j’ai raté. Ca avance super ! J’adore ce onsieur Perret. C’est un pur dircom 😉 Mais je pense qu’un mec comme le directeur de création de Leg fne bougera pas le petit doigt pour le JSP. Les créatifs de pub ne s’intéressent qu’aux idées qu’ils ont eux-mêmes, pas à celles des autres.

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