Bienvenue au club

Ce soir, j’ai rendez-vous avec cent dix-huit Annonceurs.

embouteillage

 

Il est 18 heures, Paris s’éveille. Ils sont tous là, les zigotos, dans leurs boîtes vrombissantes, pare-choc contre pare-choc. Et moi, parmi eux.

Je regarde l’heure et je commence à perdre patience. Une heure trente, du onzième à Boulogne, ça commence à faire un peu long. J’appelle Annick de mon portable pour la prévenir que je suis dans un bouchon bien bouché.

Je n’aime pas être en retard et encore moins ce soir. Plus de cent Annonceurs n’attendent que moi. C’est une image, bien sûr.
Pour l’instant celle qui m’attend c’est Annick Hohengarten, la Directrice Déléguée du Club des Annonceurs.

Il y a un mois, je n’avais jamais entendu parler du Club des Annonceurs. Aujourd’hui c’est devenu le partenaire potentiel incontournable.

C’est une amie DirCom qui m’a suggéré de le contacter.
À quoi bon appeler les Annonceurs un par un, quand on peut en toucher une centaine d’un coup ?

Le Club réunit 118 marques, et pas les moindres.
Il organise séminaires, conférences, débats, ateliers de qualité autour d’un sujet pour les dircom, les responsables de la pub et du marketing, avec des intervenants très variés : sociologues, philosophes, cabinets d’études, bureaux de style, analystes de tendances… Le but ? Décoder et comprendre les mutations et les problématiques de l’environnement publicitaire et partager expériences et connaissances.

Bref, c’est un « défricheur », un capteur des évolutions de la société qui assemble des professionnels ouverts au dialogue et qui veulent anticiper, devancer et avancer de manière positive. Ça change des épiciers de la com qui essaient de vendre leurs vieilles salades.

Ici, pas de grosse tête, pas de lourdeurs, pas de posture « tortue torturée ». Au Club, tout est convivial, réactif, et dynamique.

À commencer par Annick. J’ai l’ai déjà rencontrée deux fois pour lui présenter le JSP. Le projet l‘a vraiment emballée, il correspond parfaitement à l’esprit pionnier et connivent du Club des Annonceurs.

Elle en a discuté avec Sylvie Joseph, la Présidente. Qui est, évidemment, à l’image du Club. Une visionnaire. Le JSP a attiré toute son attention et elle veut me rencontrer avant le prochain conseil d’administration. Mais c’est une femme très occupée qui cumule sa fonction de Président du Club avec celle de directrice marketing et communication et de membre du comité de direction de Conforama. C’est donc pour gagner du temps qu’elle m’a donné rendez-vous au siège de Conforama, dans son bureau, à Marnes La Vallée.

Les derniers cent mètres qui me séparent du Club sont les plus pénibles.
Enfin, me voilà.

Je me gare dans la cour et je monte les marches en courant. Annick m’attend, le sourire aux lèvres et les clefs de la voiture à la main.

On redescend les marches quatre à quatre et hop, on saute vite dans sa voiture, direction Marne La Vallée.

Annick se faufile dans les embouteillages, tout en discutant gaiement. Elle me dit que Sylvie sait que le monde change plus vite que la pensée. Et qu’il faut changer avec. Elle avait ressenti avant tout le monde le bouleversement d’Internet et prôné l’intégration du Web dans les stratégies de communication. Aujourd’hui elle se rend compte qu’entre les Marques et le consommateurs ce n’est plus comme avant.

Puis elle me parle de ses onze ans au Club, de son boulot prenant et passionnant. Elle y met ses tripes, son dynamisme et toute son énergie. On passe à sa vie, son fils, ses projets perso, l’appartement qu’elle va acheter…

Annick est une extravertie, une passionnée débordante d’enthousiasme. Elle aime la vie et la vie le lui rend bien. Elle sait aussi ce qu’elle veut.

« Tourner à droite » dit la voix mécanique du GPS qui nous guide dans les bouchons. Annick tourne à gauche. Ce n’est pas un robot qui va la mener par le bout du nez ni et encore moins influencer ses choix.

Nous nous engageons sur l’autoroute et une demie-heure plus tard nous n’en sommes qu’à mi-chemin. Annick finit par appeler Sylvie.

Malheureusement les réunions se succèdent et son temps est chronométré. La prochaine démarre dans trois-quart d’heure. A quelle heure pouvons-nous arriver ? Nous regardons le panneau électrique qui nous indique le temps de ralentissement et nous secouons la tête en même temps. Vu que nous ne pouvons compter ni sur Superman ni sur un tapis volant et encore moins sur la télétransportation, nous n’avons aucune chance d’arriver à temps.

Il faut se rendre à l’évidence, le rendez-vous est bel et bien raté.

Hop, demi-tour ! Nous reprenons les bouchons dans le sens inverse. Le GPS n’est pas content. Moi non plus. Je suis déçue et désolée. Annick, toujours positive et de bonne humeur, me rassure.
Il n’y a pas de problèmes, elle va s’en occuper. Elle croit à mon projet. La pub et les Marques ont tout à gagner à s’ouvrir sur l’extérieur pour avancer. Elle a bien compris l’esprit positif du JSP et saura le transmettre à Sylvie et aux membres.
Me voilà rassurée, avec une telle ambassadrice, ça ne peut que marcher.

Nous revenons au Club, quatre bisous, changement de voiture, et je repars à la queue du loup direction Paris, onzième arrondissement.

Je prends mon mal en patience en pensant qu’Annick m’a promis que le JSP sera à l’ordre du jour dans le prochain conseil d’administration et qu’elle s’occupera aussi d’organiser une rencontre avec les Annonceurs.

La vie est bizarre. Au fond, cinq heures dans les bouchons peuvent être plus satisfaisantes qu’un rendez-vous qui ne debouche sur rien.

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4 réflexions au sujet de “Bienvenue au club”

  1. Qu’on soit agence, annonceur ou média, il n’est pas facile d’être à l’origine de changements radicaux. C’est toujours déstabilisant de remettre en cause ses habitudes et de concevoir la communication "autrement". Pourtant, au fil de vos billets, je découvre que vous avez rencontré des gens qui vous ont écouté et qui ont eu le courage d’adhérer à votre projet. Je leur dis "Bravo". Les visionnaires ont bien plus de mérite que les suiveurs. Et pour la même raison je dit "Bravo" à vous aussi qui avez su appréhender les besoins et les tendances avec une longuer d’avance.
    Aujourd’hui les "grands" de la pub commencent à prendre la parole sur ce sujet et à aller dans votre sens : M. Séguéla dit que nous sommes en train de passer du « fascisme à la démocratie du marketing". Monsieur JM Dru que "le consommateur deviendra "maître du jeu". Ipsos a inventé la "my media generation". D’autres suirvront, y compris ce qui se sont moqué de votre analyse et de vos propositions. Vous aviez raison, le cheminement est lent mais inéluctable.

  2. Je ne comprends pas bien la différence entre le Club des Annonceurs et l’UDA.
    J’ai l’impression que l’UDA réunit des vieux croûtons reactionnaires qui bougent très lentement, uniquement s’ils n’ont pas le choix ou si c’est l’Etat qui les pousse ou leur impose des règles. Le Club me semble un lieu de reflexion pour aller de l’avant, avec un esprit jeune et ouvert et une bonne écoute du consommateur.
    Mais je suis peut-être à côte de la plaque. Si quelqu’un peut m’expliquer…

  3. Je réponds à votre question en quelques mots.
    L’UDA est l’unique organisation représentative des annonceurs (près de quatre cents adhérents) crée pour faire face à trois enjeux prioritaires : préserver leur liberté de communiquer, améliorer l’efficacité de leurs investissements et maîtriser leurs coûts.
    L’UDA c’est un réseau mondial qui permet les echanges et les rencontres des sociétés qui sont representatives des annonceurs en France (activité lobbing, formation, information). Elle les représente dans les organismes interprofessionnels auprès de ses partenaires professionnels et de ses interlocuteurs des pouvoirs publics (tant en France qu’à Bruxelles).
    Voir aussi : http://www.uda.fr/
    Le Club des Annonceurs c’est un réseau qui réunit des entreprises dans le but de réfléchir aux grandes tendances qui font et feront la consommation de demain. Le Club organise des rencontres pour Instaurer un dialogue professionnel , pour partager et valoriser les compétences, améliorer leurs connaissances et enrichir leur réflexion dans une relation, conviviale, de confiance.
    http://www.leclubdesannonceurs.c...

    Pour simplifier, comme me précise Dominique Chandellier, chargée de la communication institutionnelle de l’UDA : Entre le Club des Annonceurs et l’UDA, il y a la même différence qu’il existe entre le Rotary Club et le Medef.

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